Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №5/2007

Univers du français

Natacha LIVANDOVSKAYA

Projets individuels et projets d’équipe – version électronique

Méthode innovante en classe de langue

Un nouvel outil d’apprentissage de langue, celui de « projets » individuels oucollectifs, est une pratique, depuis presque 4 ans, au gymnase n° 1520, au cœur de Moscou. L’enseignement de français et d’allemand, deuxièmes langues étrangères dans cette école, riche en traditions, subit des transformations innovantes. Tout cela, grâce aux efforts et au dynamisme des professeurs et à une motivation importante de leurs élèves.

Cette méthode représente un gros travail supplémentaire, qui se fait en dehors des cours par certains élèves des grandes classes, raconte Anna Voronina, professeur de français et responsable de la chaire de langues étrangères à l’école. Ils abordent différents sujets, à leur choix, en sélectionnant des informations qu’ils puisent dans toutes les sources possibles et imaginables : Internet, livres, presse, supports audiovisuels etc. »

À l’issue de cette période préparatoire (qui est suivie par les professeurs et qui dure en moyenne 6 mois ou moins, en fonction du sujet choisi), les élèves doivent présenter le résultat de leur travail de recherche sous forme d’un support informatique, d’un CD-rom ou d’un manuel électronique.

« Certains projets que nous appelons des projets ouverts, continue Anna Voronina, supposent la participation de plusieurs élèves et peuvent être élargis par la suite. »

Apprendre à travers une recherche

La première étape de la réalisation du projet est plutôt individuelle, ce qui permet aux élèves de se perfectionner en autoformation. « L’objectif de cette étape est de trouver et de rassembler les informations qu’on va ensuite adapter avec l’élève, explique Youlia Nazarova, professeur de français. Notre premier projet collectif “Les Russes à Paris”, a progressivement pris de l’ampleur, grâce à l’initiative des élèves. À un moment, on a dû nous limiter par quelques chapitres-clés seulement, puisqu’il y avait trop d’informations. »
Un travail de recherche et de sélection des éléments sur des thèmes très variés devient ainsi un moyen privilégié d’exploitation des supports extrêmement diversifiés pour produire ensuite un support adapté écrit et illustré, sous forme d’un Power Point, et aussi un discours oral, pour la présentation de ce support.

Un travail d’équipe

Le rassemblement des éléments d’information retrouvés et sélectionnés par les élèves, et adaptés en collaboration avec le professeur, nécessite un travail en groupe considérable. « L’objectif du professeur, sur cette étape-là, est d’orienter les élèves et de créer une véritable équipe autour du projet, témoigne Anna Voronina. La stratégie du professeur est également visée sur un partage de responsabilités entre les élèves qui participent au projet. »

La maîtrise du matériel informatique

Tenant compte de la composante technique de la méthode, qui fait presque un élément-clé de chaque projet, des liens étroits se créent entre les membres de l’équipe, mais aussi entre le professeur et ses élèves. « L’incompétence des professeurs au niveau du matériel informatique, explique Tatiana Nekhlioudova, professeur de français, a permis de développer des contacts amicaux entre nous et nos élèves, qui sont par contre très performants par rapport aux ordinateurs. Dans ce sens-là, c’est eux qui guident leur professeur, c’est eux qui deviennent son aide et son “ bras droit “. »

« Notre plus grande difficulté dans la mise en place de cette méthode innovante, explique Youlia Nazarova, concerne justement une nécessité d’avoir des compétences techniques importantes. Depuis plus de 3 années d’expérience, nous, les professeurs, nous avons beaucoup appris au niveau de la maîtrise du matériel informatique. Pourtant, n’oublions pas que cette innovation ne représente pas un but, mais seulement un moyen supplémentaire d’apprentissage de langue. »

L’aspect pluridisciplinaire

La méthode novatrice de l’école N° 1520 met en œuvre les principes pluridisciplinaires dans un contexte culturel qui sont actuellement très « à la mode » dans des mouvements pédagogiques du monde entier. Ces approches permettent logiquement d’établir un lien entre différents aspects de la culture humaine (littérature, histoire, géographie, sports, politique, arts, écologie, sciences sociales), mais aussi entre les matières scolaires, au niveau de l’école. Certaines présentations, traduites en russe ou en anglais peuvent faire un objet d’étude en cours d’histoire-géo ou de civilisation. Elles peuvent tout à fait devenir de véritables supports pédagogiques utilisés en classe. « Par exemple, le projet individuel sur la Camargue, réalisé par une élève de 10ème, est demandé par les professeurs de géographie et sera traduit en russe, raconte Youlia Nazarova. C’est un gros travail très intéressant, bien illustré, conçu à la suite du voyage de l’élève en France, et réalisé en contact avec Luc Hoffmann, biologiste suisse, créateur du parc naturel régional de la Camargue. »

La civilisation, la sélection des informations authentiques et une approche interculturelle sont donc des éléments omniprésents sur toutes les étapes de travail, ce qui exige de grands efforts de la part des élèves et des professeurs. En outre, le projet doit être correctement présenté, et, par ce fait, il suppose tout un travail de synthèse, des compétences techniques considérables et aussi, sans doute, une maîtrise de la parole orale.

L’examen de fin d’année : une forme « alternative »

La conception et la réalisation du projet peuvent aboutir à une possibilité de passer son examen de langue « autrement ». Chaque élève est libre de choisir son examen non seulement au niveau de la matière, mais aussi au niveau de la forme. En ce qui concerne la deuxième langue étrangère, il a le choix entre la forme traditionnelle de son examen et l’alternative qui consiste justement à présenter son projet individuel. « De plus en plus d’élèves choisissent cette deuxième possibilité », constate Youlia Nazarova. Évidemment, cela s’explique par une motivation personnelle de chaque élève à faire une recherche d’informations et à présenter les résultats de son travail.

Une méthode motivante

Tous les professeurs du gymnase témoignent d’un enthousiasme de la part des élèves qui choisissent de réaliser des projets. « Ils deviennent plus sûrs d’eux-mêmes », explique Youlia Nazarova. « Ce qui me surprend beaucoup, ajoute Anna Voronina, c’est que les élèves gardent cet énorme intérêt jusqu’au bout de leur recherche, ils sont motivés à partager le résultat de leur travail à d’autres élèves, à échanger avec leurs copains de classe. »

La pérennité de l’expérience pilote

L’expérience du gymnase n°1520 a été partagée avec les équipes pédagogiques des autres établissements lors d’un séminaire, visé à décrire ce nouveau « format » d’enseignement de langues. Les partisans de la méthode ont aussi fait part des difficultés qu’ils rencontrent en la mettant en œuvre : « Notre plus grande difficulté concerne avant tout l’aspect technique, puisqu’on est amenés à utiliser au maximum des outils informatiques. Le revers de la médaille : ce type d’activité développe chez les élèves des acquis qui leur seront nécessaires dans leur avenir.

Une autre difficulté de la méthode concerne la disponibilité des professeurs. Tout ce gros travail prend beaucoup de temps et se fait en dehors des cours, les professeurs sont donc forcés à consacrer des heures supplémentaires aux conseils et au travail individualisé. »

Les débats autour de la nouvelle méthode ont fait preuve d’un grand intérêt de la part des professionnels pédagogiques. Certains ont souligné l’importance d’une implication personnelle au contenu du travail, sans laquelle l’utilisation des outils informatiques n’apporterait pas de résultats. D’autres ont apprécié une diversité de formes de travail, notamment, une possibilité de réaliser un projet « familial », c’est-à-dire d’associer au travail la famille de l’élève.

Ceci dit, la méthode pilote, avec ses avantages évidents et ses difficultés, est sûrement à développer. Sans oublier, bien sûr, toutes les méthodes traditionnelles d’enseignement de langue. Selon Anna Voronina, « tout comme pour la danse moderne qui se base inévitablement sur les éléments de l’école classique, les nouvelles méthodes d’apprentissage de langue ne seront pas possibles sans l’approche traditionnelle, et devront être naturellement intégrées dans le système d’enseignement. »

Газета «Французский язык» поздравляет коллектив гимназии
n° 1520, занявший II место во Всероссийском конкурсе « Лучшие школы России-2006 ».


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