Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №17/2007

Arts et culture

Festival international du film de La Rochelle

Dans le bastion de La Rochelle se rejoue une histoire du cinéma. Près de 80 000 spectateurs sont venus dans les salles pour voir des films du monde entier.

Le Festival international du film de La Rochelle a 35 ans. Depuis tout ce temps, la programmation a su conquérir, puis fidéliser un public grandissant. Jalonnée de multiples rencontres internationales, cette manifestation se distingue par son originalité : aucun prix, aucun jury, seuls 200 films projectés au cours de ces rencontres. Au programme, des copies neuves, restaurées, des réalisations inédites, mais aussi quelques grands classiques qui recèlent de répliques d’anthologie.

Une manifestation qui a trouvé son identité

Tous les ans, la construction du festival est identique. On retrouve au cinéma les réalisations qui demandent d’être projetées sur grand écran. Cette année y ont défilé les westerns de John Ford. Les petites salles du Dragon ou de l’Olympia se sont prêtées plus aux rencontres avec certains cinéastes. Le fourmillement du programme prévoit chaque année des hommages, des rétrospectives, des séances pour les enfants et une nuit blanche, autant de thématiques qui permettent d’explorer l’histoire du cinéma et de découvrir celle qui se crée.

Engagement et cinéma en marge

La programmation, très libre, voyage dans le temps et l’espace. Cette année un hommage est rendu aux femmes iraniennes qui sont passées avec bravoure derrière la caméra. Quinze films réalisés ont animé la sélection « Hommage en leur présence ». La rétrospective consacrée à Delphine Seyrig illustre, quant à elle, un engagement d’une tout autre nature. « Pour des raisons essentiellement politiques la très gracieuse et formidable actrice française n’a pas eu le succès qu’elle méritait de son vivant. » Féministe, elle effraya plus d’un cinéaste. Jouer dans ce festival 15 films dans lesquels elle a le rôle principal et mettre en avant les réalisations qu’elle a entreprises dans les années 1970 est un parti pris, posthume, dans l’histoire du cinéma.

Découvrir et redécouvrir

Le Festival de La Rochelle a bien une fonction de découverte et de redécouverte. Dix films inédits ont été présentés par les Finlandais Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio, dont seulement une seule réalisation est sortie dans les salles françaises. L’Autrichien Ulrich Seidl, qui est un peu le Haneke du documentaire a présenté ses travaux pour le moins surprenants.

Isao Takahata, cinéaste d’animation et fondateur avec Miyazaki des studios Ghibli a été invité quant à lui pour offrir au public un film inédit dont les story-boards sont saisissants de précision. « Le Festival n’invite pas Miyazaki, que tout le monde connaît, qui n’a pas besoin de nous. Nous préférons inviter celui qui est moins connu mais tout aussi passionnant. »

La vertu de ce festival est donc aussi celle de faire réfléchir les spectateurs. Le dénominateur commun de la programmation réside dans le fait que chaque film considéré comme entité puisse être défendu.

À l’écoute du public

Sans que la programmation ne soit dictée par le public, tous les ingrédients ont été pourtant réunis pour lui plaire. Les surprises que réserve Serge Bromberg, la nocturne Mitchum, et les multiples concerts vont dans ce sens. « Les festivaliers sont conviés à un petit déjeuner avec les cinéastes, sur le port pour clore la manifestation avec une projection de La Rivière sans retour en espérant que Marilyn Monroe réveillera tout ce monde... »

Autre surprise pour les spectateurs, le cinéma muet était systématiquement accompagné par des musiciens. Pour parfaire le tableau, équipé de deux paires de lunettes, le public a pu découvrir plusieurs films en relief. La planète vidéo s’est exprimé à travers le programme « Cinéma de demain », campé dans une chapelle. Les supports de projection honorent la modernité des oeuvres des jeunes vidéastes européens.

Le Festival international du film de La Rochelle est un rendez-vous festif qui, sur le modèle d’une rencontre amoureuse entre le public, les films et la ville, cultive nostalgie et communion.

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