Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №18/2007

Arts et culture

Les Français sont fiers d’être européens

Un sondage montre que, deux ans après le non à la Constitution, 71 % des Français revendiquent leur identité européenne.

C’EST un sondage qui lève le tabou : près de deux ans après le non  retentissant au référendum de mai 2005, les trois quarts des Français (71 %) affirment se sentir « souvent ou de temps en temps » fiers d’être européens. « Une réponse qui n’allait pas de soi », relève Guillaume Klossa, président de l’ONG EuropaNova, commanditaire d’un sondage CSA à propos du regard des Français sur la construction européenne *. « Après le référendum, le thème de la fierté européenne n’était plus vraiment de mise en France. Mais, aujourd’hui, le tabou postréférendaire est tombé. En outre, il est intéressant de noter que ce haut niveau de fierté transcende les générations, les catégories socioprofessionnelles et les sensibilités politiques. » À l’exception toutefois des sympathisants du Parti communiste, de l’extrême droite et de la droite souverainiste, qui ne sont qu’environ 60 % à afficher leur fierté d’être européens. Les plus « fiers » sont les moins de 25 ans et les cadres. Les plus réticents se trouvent parmi les artisans et les commerçants.

La fierté d’être Européen n’est pas incompatible avec celle d’être Français. Bien au contraire, à ce haut niveau de fierté européenne correspond un niveau encore plus élevé de fierté nationale : 91 % des Français se disent « fiers d’être français ». Un résultat qui, souligne-t-on chez EuropaNova, « marque sans doute l’attachement à un modèle économique, politique et social fondateur du pacte républicain, désormais ouvert sur l’Europe ». À noter que la fierté d’être français croît avec l’âge (95 % pour les plus de 75 ans, contre 88 % pour les moins de 25 ans) et qu’elle est plus marquée chez les électeurs de droite (de 95 % à l’UMP jusqu’à 100 % au MPF de Philippe de Villiers). « Le fait que les Français concilient parfaitement identité nationale et identité européenne montre que les hommes et femmes politiques pourraient être beaucoup plus audacieux sur leurs propositions européennes, insiste Guillaume Klossa. Je pense, par exemple, que les Français sont prêts à la création d’un gouvernement socio-économique européen ».

Ni de gauche ni de droite

Dernier enseignement de cette enquête, pour « la personnalité française ayant le plus contribué à la construction européenne au cours des cinquante dernières années », les Français placent le général de Gaulle et François Mitterrand à égalité, à 32 %. Ce qui montre que, pour eux, la construction européenne n’est ni de gauche ni de droite. Loin derrière, à 24 %, l’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors est la personnalité vivante qui a le plus marqué ces cinquante dernières années. Viennent ensuite les présidents Chirac et Giscard d’Estaing (respectivement à 19 % et 14 %), sans doute sanctionnés par l’échec du référendum sur la Constitution européenne, mais dont le bilan n’est tout de même pas jugé totalement négatif. « À noter, conclut Guillaume Klossa, qu’à l’approche du cinquantenaire du traité de Rome, il y aurait certainement une réflexion à mener sur le terrain éducatif : Jacques Delors, Jean Monnet et Robert Schuman sont quasiment inconnus chez les moins de 30 ans. Seuls les retraités s’en souviennent encore ! »

(d’après Stéphane KOVACS, mars 2007)

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