Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №20/2007

Arts et culture

Design

Le design est devenu aujourd’hui un art à part entière. Il n’est pas très loin des arts plastiques sous cette seule réserve de concerner le domaine des objets industriels et d’usage quotidien.

Vraiment le design français a eu la chance de se voir diriger un jour par un vrai révolutionnaire, Philippe Starck, dont le nom est devenu le synonyme du mot « design » même. Starck a complètement changé l’image du design en affirmant que le coût d’un objet design peut être en raison inverse envers sa valeur crétive. Sous la poussée « starckienne », la jeune génération a pu profiter d’une meilleure reconnaissance de sa profession. Des écoles comme l’ENSAD ou l’ENSCI forment maintenant de jeunes professionnels mieux armés pour affronter la mondialisation (polyglottes et maîtrisant aussi bien les nouvelles technologies que l’art de la communication). Les jeunes designers français investissent la scène internationale et se voient courtisés par les grandes firmes. Le design a pénétré le monde de l’art : on le collectionne, les musées en présentent, et les maisons de ventes aux enchères comme Christies mêlent, dans leurs ventes œuvres d’art et pièces de design. Les spots publicitaires usent régulièrement d’objets « design » très identifiables, les marques espérant peut-être profiter de l’immédiateté de leur reconnaissance comme d’une légitimité artistique. Dans les boutiques de mode et autres concept stores, les objets design côtoient le dernier modèle Nike. Et il n’existe pas un magazine grand public sans sa rubrique design. Le parallèle avec la mode est d’ailleurs frappant : de plus en plus, fabricants de mobilier et d’accessoires diffusent leurs nouveautés suivant un rythme saisonnier, conférant au designer, et ce bien malgré lui, le rôle d’accessoiriste du mode de vie.

Cette popularité est à mettre au crédit d’entreprises comme Ikea ou Habitat, qui ont permis aux jeunes générations de découvrir le design mais surtout de pouvoir l’acquérir, d’en user au quotidien, donc de lui donner sens.

Philippe Starck (1949)

Il fonde sa première entreprise de design en 1968 (spécialisée dans la conception d’objets gonflables). Dès 1969, il commence à travailler en collaboration étroite avec Pierre Cardin avant de s’orienter en indépendant, en 1975, vers le design d’intérieur et la production en série.

Parmi ces réalisations, l’on peut compter : des meubles, des appareils électriques, des emballages alimentaires, des vêtements, des bagages, des lampes, du mobilier de salle de bain, des motos, des voitures, des voiliers ou encore des yachts.

Starck s’est principalement consacré à la création en série de produits de consommation courante au design équilibré plutôt que sur la conception de pièces uniques.

Designer prolifique et inventif, Philippe Starck est devenu le créateur incontournable des années 80. Communicateur opportuniste autant que doué, il a su fournir aux médias un mélange savamment dosé d’intellectualisme, de démagogie et de spectaculaire, à l’image de son homologue en architecture, Jean Nouvel.

Philippe Starck a d’abord su vendre sa propre image, comme un produit de consommation de masse fortement médiatique. De nombreuses sociétés ont fait appel à ses services pour réveiller une image de marque désuète.

Au-delà des controverses qu’ont suscité en France ses réalisations et son ego surdimensionné, Philippe Starck demeure l’un des designers français contemporains les plus connus à l’étranger.

Starck, vivant et travaillant toujours à Paris, a reçu pour ses ouvrages un grand nombre de prix et de décorations. Ses créations sont exposées dans les collections de nombreux musées européens et américains, entre autres au Brooklyn Museum de New York, au Musée des Arts décoratifs de Paris et au Museum of Design de Londres.

Les frères Ronan (1971)
et Erwan (1976) Bouroullec

Ronan et Erwan Bouroullec sont déjà référencés parmi les grands designers du XXIe siècle. Les deux frères Bouroullec se complètent parfaitement et ont travaillé avec les plus grands éditeurs français et italiens du design, Cappellini entre autre. Ils sont à l’origine du lit clos et d’objets lumineux. Parmi leur nouveautés le fauteuil Samouraï, le bureau Joyn et le Vase Bleu.

Dans le milieu du design, ils font désormais figure de stars. Leurs créations dépouillées mais laissant néanmoins une grande place au jeu et au détournement, ont rapidement séduit le milieu du design. Ronan & Erwan Bouroullec affiche déjà un palmarès impressionnant de prix et d’expositions dans de grands musées.

Matali Crasset

Matali Crasset développe de nouvelles typologies articulées autour de principes tels que la modularité, la flexibilité, la générosité, l’hospitalité... Son travail, qui s’est imposé dans les années 90 comme le refus de la forme pure, interroge notre cadre vie pour en faire un espace de mobilité et d’expérimentation. Elle intervient dans des domaines aussi variés que le design industriel, le graphisme, la scénographie, l’architecture intérieure...

Elle se joint en 1993 à Philippe Starck, à l’époque directeur artistique de Thomson Multimédia. C’est en 1995, que Matali s’impose dans le paysage du design européen. Elle réalise alors un de ses projets les plus emblématiques Quand Jim monte à Paris. Cette « colonne d’hospitalité » se déplie et devient lit avec une petite lampe et un réveil.

Cependant, le travail de Matali Crasset ne peut se mesurer tant il est riche de pièces, projets, installations ou publications développés depuis de nombreuses années de travail acharné et passionné : « De mon père agriculteur, j’ai hérité d’un mode de vie où travail et vie ne font qu’un. J’ai pour moi la chance de m’occuper de la création et du développement du projet ».

Elizabeth Garouste (1949)
et Mattia Bonetti (1953)

L’univers de Garouste et Bonetti ressemble à un conte de fées. « Nos créations ont toujours eu une part de jeu, de rêve et de poésie, note Elizabeth Garouste. Je me suis souvenue du temps où je fouillais dans les commodes de ma mère. En fait, j’ai l’impression de n’être jamais sortie de l’enfance. »

Il y a neuf ans ils avaient réalisée la ligne de maquillage pour Nina Ricci. Maintes fois imitée, celle-ci est devenue un standard du secteur, dont elle brisait pourtant les conventions en prenant des libertés avec l’identité de la marque. Mais c’est ce que les entreprises recherchent chez le duo de designers : une touche personnelle, un regard de créateur, une approche différente. Elizabeth Garouste a rencontré Mattia Bonetti au début des années quatre-vingt, lorsqu’elle travaillait avec son mari, le peintre Gérard Garouste, au décor du restaurant du Palace, Le Privilège. Le jeune Suisse, alors photographe d’art, a rejoint le projet en réalisant des masques en terre cuite. L’année suivante, délibérément tournés vers le design, les deux créateurs exposaient leur première collection de meubles en papier mâché et métal patiné, où figurait la célèbre chaise Barbare. « L’époque était au high tech, au fonctionnel, rappelle Elizabeth Garouste. Nous, nous étions plus dans l’imaginaire et l’artistique. Nous étions les premiers à retravailler le fer forgé, le bronze, la terre cuite, des matériaux oubliés. » Leurs influences puisent dans le Moyen Âge, le baroque, le cinéma expressionniste allemand. En retour, le cinéma utilise leur univers, dans les films de Pedro Almodovar. Depuis vingt et un ans, Garouste et Bonetti alternent travaux personnels, salués par des expositions au Centre Pompidou ou au musée Guggenheim de New York, et commandes d’industriels. Deux créations émergent : la carafe Ricard, produite à un million d’exemplaires, et le tramway de Montpellier, devenu un emblème de la ville et... un outil de communication lors des élections municipales.

Andrée Putman (1925)

En 1978, Andrée Putman, déjà connue comme décoratrice, lance sa propre société : Ecart International. En plus des quelques commandes de décoration qu’elle reçoit, l’agence Ecart va se concentrer sur ce qui va faire la véritable notoriété d’Andrée Putman, à savoir la réédition de mobilier. C’est donc davantage grâce à son goût pour le mobilier des années trente, jusqu’alors très rare dans les intérieurs bourgeois, que grâce à ses créations qu’elle va gagner une première reconnaissance sur le plan international. Ses principales réalisations : le restaurant japonais Lô Sushi à Paris (1998) ; une collection de linge de maison pour le catalogue des Trois suisses ; des tapis pour Toulemonde Bochart ; des creations pour Prixunic.

Radi Designers

Le groupe Radi Designers est né en 1992 à Paris.

Débutant son activité à cinq lors de sa fondation, le groupe est aujourd’hui composé de Laurent Massaloux, Olivier Sidet, et Robert Stadler ; Florence Doléac et Claudio Colucci exerçant désormais leur activité de designer de manière indépendante du groupe.

Le collectif Radi se réunit autour de projets divers, dans les champs du design industriel, de l’édition en série limitée, de l’aménagement d’espace et de la scénographie.

Parallèlement à cette activité collective, chacun des membres du groupe développe une activité personnelle.

Radi Designers dessine et conçoit le projet comme une construction qui jongle avec les évidences de la vie quotidienne, les gestes, les typologies, objets, produits, meubles, gadgets, mais aussi comme une projection dans une situation d’usage, un scénario.

Christophe Pillet (1959)

Premiers meubles édités en 1991. Depuis mai 1993, poursuit son activité en indépendant. Intervient dans de nombreux domaines tels que design de mobilier, design de produits, architecture intérieure, architecture, scénographie.

Collabore entre autres avec les sociétés : JC Decaux, Lacoste, Lancôme, Moët & Chandon, l’Oréal, Shiseido, Trussardi, Veuve Clicquot, Whirlpool...

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