Parole au redacteur en chef

Il y a 10 ans, Monique Serf, connue dans le monde entier sous le nom de Barbara est partie. Elle a disparu à l’âge de 67 ans après des années de santé fragile et de respiration bronchitique. « On se dirige vers la mort en passant par une chose éblouissante et terrible aussi qui est la vie. C’est un mensonge quand on dit qu’on avance vers la vie, on passe par la vie... », confirmait Barbara.

Barbara, du latin « barbare », signifie « étranger ». Elle était étrangère aux lois communes. Excessive et très professionnelle, elle avait sapé dès 1954 les règles musicales en chantant d’une voix nue des classiques du répertoire français dans l’arrière-salle d’une friterie bruxelloise. Après de longs débuts au cabaret L’Ecluse, Barbara trouve sa réelle dimension lorsqu’elle écrit ses chansons :

Il pleut sur Nantes
Et je me souviens
Le ciel de Nantes
Rend mon cœur chagrin.

Peu importent les causes de sa mort, Barbara est vivante puisque son public demeure et ses chansons sont toujours écoutées. Elles sont autant de miroirs tendus, aux amoureux, aux adolescents, aux blessés, aux solitaires.