Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №3/2008

L’arc-en-ciel

Galina RAZOUMIKHINA

Lisons en français !

Marie-Hélène Delval

Le fantôme de la cave

Martin ouvre la porte de la cave. Il fait froid dans l’escalier. Les marches craquent. Une ombre bossue bouge sur le mur. Martin s’arrête. L’ombre s’arrête. Le cœur de Martin bat à toute vitesse. Pourtant il faut bien qu’il descende : sa mère l’а envoyé chercher des oignons à la cave.

Quand on est un garçon de neuf ans, on ne peut pas dire à sa mère :

– J’ai peur d’aller à la cave. Il n’y a presque pas de lumière. Il у a des toiles d’araignées épaisses comme des chiffons. Il у a des craquements et des frôlements. Il у a des choses immobiles qui ont l’air de bouger.

Non, on ne peut pas dire ça. Mais Martin a peur. Alors il se dit : « Il est là. Il est sûrement là. Je vais у aller ». Et Martin у va. Il descend encore trois marches, et chuchote :

– Tu es là ?

– Je t’attendais, dit le fantôme.

– Excuse-moi, dit Martin. je ne peux pas venir très souvent.

– Je sais, dit le fantôme.

En vérité, Martin ne voit rien. La lumière traverse les fantômes, et ils ne font pas d’ombre. Tout le monde sait cela. Martin n’entend rien non plus. Pourtant, il comprend très bien ce que dit le fantôme. Il a encore le cœur qui bat, mais ça va déjà mieux.

L’ampoule électrique se balance au bout de son fil. Dans la cave, de grandes ombres se balancent en même temps. Martin se remet vite à parler :

– Je ne peux venir que de temps en temps, quand maman m’envoie chercher quelque chose, tu comprends ?

– Je sais, dit le fantôme. Ça me fait plaisir quand tu viens.

– Et moi, dit Martin, ça me fait plaisir que tu sois là. J’aurais bien trop peur de descendre à la cave si tu n’étais pas là!

– Je sais dit le fantôme.

Et il rit. Enfin, Martin pense qu’il rit.

Martin descend encore quelques marches. Cette grande chose noire, là-bas, c’est le tas de charbon. Sur des étagères, il у a les bocaux et les pots de confiture inutilisés. L’ampoule se balance. Les bocaux brillent et s’éteignent. Martin pense : « On dirait des yeux qui me regardent ».

Et là cette grande forme qui ressemble à un géant avec la tête un peu penchée, c’est une pyramide de pots de fleurs vides. Martin le sait bien.

– Hier soir, dit Martin, Maman m’a envoyé chercher un panier qu’elle avait oublié au fond du jardin. Il faisait nuit. J’ai cru que tu étais là. Mais je n’ai pas osé t’appeler. J’avais trop peur que ce soit quelqu’un d’autre.

– Oh ! dit le fantôme, c’était un de mes amis. Tu aurais dû lui parler.

– Tu as des amis ? demande Martin.

– J’en ai quelques-uns : dans le jardin, au grenier, et aussi chez ta grand-mère, dans le couloir des cabinets.

– La prochaine fois, dit Martin, je leur parlerai.

– Ça leur fera plaisir, dit le fantôme.

– Tu sais, dit Martin, je n’ai pas beaucoup de temps pour rester avec toi. Maman m’a dit : « Va me chercher trois oignons, et vite ! » Ah ! la caisse à oignons est là-bas. Il fait rudement noir dans ce coin ! Tu viens avec moi ?

– Bien sûr, dit le fantôme.

– Attends, dit Martin. Je crois que j’ai vu quelque chose dans le coin, là.

– Mais non ! dit le fantôme. C’est la lampe qui bouge à cause du courant d’air. Et ça fait bouger les ombres.

– Tu es sûr qu’il n’y a personne dans cette cave ?

– Absolument sûr ! Il n’y a que toi et moi. Alors, tu vas les chercher, ces oignons ?

– J’y vais, dit Martin.

Il fonce jusqu’à la caisse. Vite, il prend trois oignons, et il revient en courant jusqu’à l’escalier.

– Eh bien, tu vois ! ce n’était pas plus difficile que ça ! dit le fantôme.

– Oui, dit Martin, un peu essoufflé.

Là-haut, dans la cuisine, la mère de Martin s’impatiente. Elle crie soudain :

– Alors, Martin ! tu les apportes, ces oignons ?

Aussitôt, le fantôme disparaît. Martin a peur tout à coup. Il grimpe l’escalier à toute vitesse. Il éteint la lumière, et il claque la porte. Il s’appuie contre le mur un instant, le temps que son cœur batte un peu moins vite. Puis, très calme, il entre dans la cuisine et pose les oignons sur la table. Sa mère demande :

– Mais qu’est-ce que tu peux bien fabriquer, dans cette cave ? Tu en mets un temps à chaque fois ! Enfin, toi au moins, tu n’as pas peur ! Moi, quand j’étais gamine j’avais une frousse de la cave ! Je croyais qu’il у avait un fantôme ! C’était bête, non ?

– Ça, c’était plutôt bête dit Martin. Et il est pris d’un tel fou rire qu’il doit s’asseoir sur le tabouret!


VOCABULAIRE

la cave – погреб

une ombre bossue – горбатая тень

des oignons – лук (луковицы)

des toiles d’araignées – паутина

des craquements – поскрипывание

des frôlements – шуршание

sûrement – конечно

une ombre – тень

une ampoule – лампочка

se balancer – качаться

que tu sois là – что ты здесь

un tas de charbon – куча угля

des pots – горшки

inutilisé – неиспользованный

un géant – гигант

rudement – зд. очень

essoufflé – запыхавшись

s’impatienter – быть в нетерпении; ждать с нетерпением

éteindre – гасить, тушить

tu en mets un temps à chaque fois ! – ты каждый раз тратишь столько времени!

une gamine – девчонка

une frousse = une peur

un fantôme – привидение


Exercices

I. Réponds aux questions :

  1. Martin a peur de descendre dans la cave. Pourquoi ? Trouve dans le texte et énumère tout ce qui lui fait peur.
  2. Pourquoi Martin descend tout de même dans la cave ? Comment cet acte le caractérise-t-il ?
  3. Es-tu d’accord avec le point de vue de Martin : «Quand on est garçon de neuf ans, on ne peut pas dire à sa mère : «J’ai peur d’aller à la cave. . . » ?
  4. Quelle idée lui donne des forces pour descendre dans la cave ?
  5. Comment est le fantôme ?
  6. Trouve dans le texte les détails qui nous le présentent.
  7. D’habitude les fantômes sont représentés méchants. Pourquoi, selon toi, le fantôme de la cave est si gentil ?
  8. Peux-tu expliquer pourquoi le fantôme a des amis ? Où vivent-ils ?
  9. « Les adresses » des fantômes t’aident à compléter la liste des peurs de Martin. Fais-le !
  10. Selon toi, de toute cette liste, quelle est la peur numéro 1 (la plus grande peur) ?
  11. Comprends-tu Martin ? Avais-tu peur du noir quand tu étais petit(e) ?
  12. As-tu encore peur du noir aujourd’hui ?
  13. Maman qui s’impatientait a appelé Martin et ... le fantôme a disparu. Pourquoi ?
  14. Pourquoi, selon toi, Martin a ri quand il a entendu maman avouer que petite, elle avait peur des fantômes ?
  15. L’auteur définit le genre de l’histoire « conte pour ceux qui ne croient pas aux fantômes ». Propose ta définition du genre, en terminant la phrase : un conte pour ceux qui ...

II. À partir du texte.

  1. Écris les adresses de tes peurs. Si elles n’ont pas d’adresses, énumère les circonstances quand tu as peur.
  2. Sais-tu surmonter, dominer tes frousses ?
  3. Qu’est-ce qui t’aide ?
  4. Fais avec tes copains une table ronde. En voilà le thème : Les bonnes recettes pour surmonter la peur.

Commencez par faire la liste collective de vos peurs. De quoi plusieurs d’entre vous ont peur ?

Classez-les ! Allez des plus grandes aux plus petites.

Cherchez ensemble comment surmonter telle ou telle peur.

Formulez la recette !

III. Le soir Martin a écrit dans son journal cette page. Complète son récit par les mots et les expressions du texte.

Le … .

Aujourd’hui maman m’a envoyé… . Je déteste ça ! Je le déteste parce que … . Il n’y a presque pas de lumière. Il у a … . Mais quand on est …, on ne peut pas dire à sa mère : « J’ai peur d’aller à la cave ». Heureusement que dans la cave il у a un fantôme qui est mon ami. Je me disais : « Il est là ... » Et j’y suis allé. Le fantôme m’attendait et il m’a dit : « Ça me … quand tu viens ». Moi aussi j’étais drôlement content. J’ … de descendre à la cave s’il n’était pas là. Cette fois-ci j’ai appris que mon fantôme avait … dans … au … dans les … chez ma grand’mère. La prochaine fois je vais leur … . La caisse à … était dans le coin où il faisait … noir. Je croyais que j’avais vu quelque chose dans le coin, mais mon fantôme m’a expliqué que c’était … qui bougeait à cause de … . Alors j’ai foncé jusqu’à … En ce moment j’ai entendu maman crier : « Alors, Martin ! … » Et mon fantôme a disparu. Tout de suite j’ai eu trop peur. J’ai … l’escalier à … .

Maman m’a fait rire ! Elle m’a dit que lorsqu’elle était … elle avait … de la cave. Pourquoi ? Parce qu’elle croyait qu’il … ! С’était bête, non ?

IV. Réfléchis sur ce que tu as lu. Lequel des points de vue ci-dessous trouves-tu juste ? Pourquoi ? Motive ta réponse !

Le message de l’auteur est :

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