Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №24/2008

Je vous salue, ma France

Origine et histoire de la bûche de Noël

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La bûche de Noël réunissait autrefois tous les habitants de la maison, tous les hôtes du logis, parents et domestiques, autour du foyer familial. La bénédiction de la bûche n’était que la bénédiction du feu, au moment où les rigueurs de la saison le rendent plus utile que jamais. C’était la fête du feu.

Il est tout naturel qu’on mette en honneur, au 25 décembre, au cœur de l’hiver, le morceau de bois sec qui promet de chauds rayonnements aux membres de la famille. Partout, même dans les plus humbles chaumières, on veillait autour de larges foyers où flambait la souche de hêtre ou de chêne. La porte restait grande ouverte aux pauvres gens qui venaient demander un gîte pour la nuit. On leur versait en abondance le vin, la bière ou le cidre, et une place leur était accordée à la table de famille. On attendait ainsi la Messe de minuit.

Qu’on se représente les immenses cheminées d’autrefois : sous leur manteau pouvait s’abriter une famille tout entière, parents, enfants, serviteurs, sans compter les chiens et les chats. Une bonne vieille grand-mère contait des histoires qu’elle interrompait seulement pour frapper la bûche avec sa pelle à feu et en faire jaillir le plus possible d’étincelles, en disant : « Bonne année, bonnes récoltes ! ».

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La bûche de Noël était un usage très répandu dans presque toutes les provinces. Le père de famille, accompagné de ses enfants et de ses serviteurs, allait à l’endroit du logis où, l’année précédente, ils avaient mis en réserve les restes de la bûche. Ils apportaient solennellement ces tisons ; le père les déposait dans le foyer et tout le monde se mettant à genoux, récitait le Pater, tandis que deux valets de ferme apportaient la bûche nouvelle. Cette bûche était toujours la plus grosse qu’on pût trouver.

On mettait le feu et les enfants allaient prier dans un coin de la chambre, la face tournée contre le mur, afin que la souche leur fît des présents ; et tandis qu’ils priaient l’Enfant-Jésus de leur accorder la sagesse, on mettait au bout de la bûche des fruits confits, des noix et des bonbons. À 11 heures, tous les jeux, tous les plaisirs cessaient. Dès les premiers tintements de la cloche, on se mettait en devoir d’aller à la messe, on s’y rendait en longues files avec des torches à la main. Avant et après la messe, tous les assistants chantaient des Noëls, et on revenait au logis se chauffer à la bûche et faire le réveillon dans un joyeux repas.

(d’après La Nuit de Noël dans tous les pays, paru en 1912)

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