Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №2/2007

Univers du français

Galina RAZOUMIKHINA

Longue vie à La Langue française !

Spectacle joué à la fête d’anniversaire du journal

Scène 1

Conteur 1 : Ce que nous voulons vous raconter n’est point une légende, ni un conte des temps passés, ce n’est non plus une histoire vraie.
Conteur 2 : Et cependant dans ce que vous allez voir il y a une parcelle de légende, une pincée de conte et une grande vérité.
Conteur 1 : Nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire de la langue française, nous vous invitons pour quelques instants à nous transporter dans les temps très anciens pour assister à ...

Scène 2

Dans l’obscurité aux sons de la musique mystique apparaissent les druidesses. Les bougies à la main se mettant en rond elles font une danse rituelle. Leurs bougies réunies forment une flamme et en ce moment on entend les cris du nouveau-né. La chef des druidesses s’avance sur l’avant-scène tenant dans ses bras un bébé. L’une des druidesses tend les couches, on enveloppe le nouveau-né, le berçant par la chanson :

C’est une langue belle avec des mots superbes
Qui porte son histoire à travers ses accents
Où l’on sent la musique et le parfum des herbes
Le fromage du chèvre et le pain du froment

Dans cette langue belle aux couleurs de Provence
Où la saveur des choses est déjà dans les mots
C’est d’abord en parlant que la fête commence
Et l’on boit des paroles aussi bien que de l’eau !

Conteur 2 : Il est né, l’enfant de la Gaule ! C’est sa fête. Tout comme dans le conte de La Belle au bois dormant, les bonnes fées sont venues présenter leurs vœux à la petite.
Conteur 1 : Et comme cela arrive souvent, on a oublié d’inviter une fée. Cette fée était jadis très puissante. Mais par le concours des circonstances historiques, on l’a peu à peu oubliée. Pour tout vous dire c’était l’esprit de la langue latine. Étant presque mère de notre belle langue française, elle était triplement offensée d’avoir été oubliée.
Conteur 2 : Sa venue ne promet pas être agréable. Espérons que tout finira bien.

Scène 3

Une des fées. Le moment est venu de faire des vœux.
Fée Intelligence : Je suis la fée Intelligence. (Elle prend l’enfant des bras de la druidesse et lui parle avec tendresse et amour.) Voilà mon cadeau. Tu seras la langue la plus concise, la plus claire, la langue des diplomates et des souverains. Mais aussi la langue de grands chercheurs et philosophes, la langue dans laquelle naîtra la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen et la devise « Liberté, égalité, fraternité ». (Elle remet le bébé dans les bras de la druidesse suivante.)
Fée Harmonie : Je suis la fée Harmonie. (Elle prend l’enfant des bras de la druidesse et lui parle avec tendresse et amour.) Je t’offre des liaisons et des enchaînnements avec ça tu seras si mélodieuse qu’en t’écoutant parler les gens penseront aux torrents des rivières et aux chants d’oiseaux et à la musique divine. À t’écouter les apprenants ne sauront pas distiguer où finit et mot et commence un autre. Tes trouvers et troubadours, tes poètes et chanteurs t’apporteront une gloire universelle bien méritée. (Elle remet le bébé à la druidesse.)
Fée Grâce : Je suis la fée Grâce. (Elle prend l’enfant des bras de la druidesse et lui parle avec tendresse et amour.) Voilà mon cadeau. Tu auras un « R » grassayé et un débit facile et accéléré. Tu seras la langue rapide comme une flèche et légère comme une plume. Tes porteurs auront souvent des propos légers et raconteront des anecdotes un peu légères. Ceux qui t’apprendront dès qu’ils te parleront auront des expressions du visage, des mains, du corps changés. Ils seront tout de suite plus élégants, plus fins dans leurs propos, plus gracieux. (Elle remet le bébé à la druidesse.)
Fée Beauté : Je suis la fée Beauté. (Elle prend l’enfant des bras de la druidesse et lui parle avec tendresse et amour.) Je t’apporte en cadeau le charme. Tu seras toujours belle comme un rayon de soleil et tu ne vieilliras point. Même quand tu auras l’âge de deux cents ans tu seras toujours aussi belle qu’à ta naissance. Et ta beauté fera de ta Patrie l’arbitre des élégances. Ta patrie dictera au monde entier durant des siècles la mode aux vêtements et au parfums. Pour complimenter une femme pour son savoir d’être mise avec goût on lui dira qu’elle est une vraie française. (Elle remet le bébé à la druidesse.)
Fée Amour : Je suis la fée Amour. (Elle prend l’enfant des bras de la druidesse et lui parle avec tendresse et amour.) Une langue qu’on défend est un peu comme une femme ou un enfant qu’on aime : il est toujours agréable d’en parler. Et de lui apporter des présents. Voilà mon cadeau : la langue française sera la langue de l’Amour ! (Elle remet le bébé à la druidesse.)
En ce moment on entend un grand bruit et l’esprit de la langue latine fait son apparition.
L’esprit de la langue latine : C’est mon tour de faire des vœux ! (Elle s’avance vers la druidesse qui tient le bébé. Tout son être exprime la menace. Méchamment au bébé.) Tu grandiras belle, mélodieuse et intelligente, pleine de grace ! Tu connaîtras la gloire, tu seras parlée sur les cinq continents, les esprits les plus brillants t’utiliseront pour créer des chefs-d’œuvre littéraires, mais… N’espère pas garder tes charmes à tout jamais ! (S’adressant à tout le monde) Le jour viendra où elle connaîtra des souffrances atroces. Vous m’entendez bien ? A-tro-ces, car on l’écorchera, on remplacera ses jolis mots par les mots étrangers, ses compatriots créeront le franglais ! Vous ne me croyez pas ? Et bien regardez avec quelle vitesse l’anglais va conquérir le monde !
Aux sons de rock and roll un couple s’avance sur la scène et danse.
L’esprit de la langue latine (à tout le monde) : C’est l’anglais qui sera la langue universelle ! Le monde entier parlera angalais, anglais, anglais ! (Elle s’avance en menacant le bébé que la druidesse tâche de protéger par son corps.) Et finalement tout comme moi tu mourras, tu mourras, tu mourras ! (Elle rit.)
Fée Espérance : Arrête-toi ! Il est trop tôt pour crier la victoire !
L’esprit de la langue latine : Encore toi, Espérance! Toujours toi sur mon chemin !
Fée Espérance : Je ne suis pas assez forte pour éviter que les mauvaises paroles ne soient pas prononcées, mais je peux corriger le mal. La langue française devra passer par des épreuves, mais elle ne mourra pas, oh non! Elle ne s’endormira même pas comme la belle au bois dormant, car, regardez ! Que de défénseurs elle a ! Rien que dans cette salle il y en a plein ! Tous amoureux d’elle ! Tous unis par le désir ardent de la défendre, de l’enseigner, de l’apprendre de la fêter ! Et puis, n’oublions pas que La Langue française a depuis maintenant sept ans trois nouvelles protectrices.
Fées (en chœur) : Et nous ?!
Fée Espérance : Vous êtes les protectrices célestes, plutôt des personnages de contes. Mais la langue française a bien besoin des protectrices terrestres.
Conteur 1 : Et je vous les présentes, les voilà ! Gréta, Lialia, Olga.
Conteur 2 : Et voilà leur enfant chéri et adoré. (Le conteur amène sur la scène un petit garçon de 7 ans.)
Fées : Un garçon !
La Langue française : Bien sûr un garçon ! Comment voulez-vous qu’il en soit autrement puisque je suis le journal, le bimensuel. Et c’est mon anniversaire qu’on fête aujourd’hui ! J’ai 7 ans.

Avant de souffler mes 7 bougies
Je veux réciter un compliment
À celles que j’aime tant :
Maman Gréta, la rédactrice,
Du journal l’inspiratrice
Te remercierai-je jamais assez
De m’avoir mis au monde
Et de m’avoir donné
Tant de lecteurs à aimer !
Tu as chez toi deux petites fées
Dans la rédaction cachées
Laborieuses commes des fourmis
Deux jeunes filles bien jolies
Font un journal
Qui aide à enseigner
Qui aide à étudier
Notre français bien-aimé !
Votre enfant chéri et adoré
Vous souhaite
Joyeuse fête
Et vous offre des fleurs
Du fond de son cœur.

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