Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №11/2007

Arts et culture

Andreï Makine Confession d’un porte-drapeau déchu

(extrait)

Le héros du roman Confession d’un porte-drapeau déchu parle de son enfance en Union Soviétique d’après guerre. Le roman est écrit en forme d’une lettre adressée à son ami. Dans le passé lointain, qu’avait été leur enfance, l’un avait joué du clairon et l’autre avait frappé dans un tambour comme cela se passait dans tous les camps de pionniers où les enfants allaient en été. Des années se sont écoulées. Les deux hommes ont émigré et ont perdu l’un l’autre.

Pourquoi me suis-je souvenu de nos marches exaltées précisément aujourd’hui ? Par pur hasard, semble-t-il.

Tu sais comment les nouvelles parviennent aux Russes, ici, en Occident ? Quelqu’un à San Francisco reçoit une carte de Munich et, sous le coup de la surprise de ces retrouvailles épistolaires, téléphone à Sidney : « Tu te souviens, Untel, oui, on vivait à deux pas de chez eux, il est en Allemagne. Mais non, pas définitivement... »

Il en avait été de même pour toi. « Oui, Arkadi est parti, sifflait dans l’écouteur une voix d’outre-Atlantique. De Moscou, il a téléphoné à un ami en disant qu’il partait… Où ? Il doit être à Cleveland ou à Portland… Je ne me souviens plus… »

Ce « Cleveland ou Portland » a résonné encore quelques instants à mon oreille. Je me suis arrêté au carrefour chaud et bruyant de l’Odéon. Le va-et-vient à cet endroit vous rend invisible. On peut rester sans bouger. On peut garder dans le lointain brumeux du regard ce passé plus étrange que la mort. Personne n’y fera attention. On peut même murmurer tout bas comme je le fais, moi :

– Tu sais, nous resterons toujours ces pionniers aux foulards rouges. Le soleil aura toujours pour nous ce petit goût de cuivre, et le ciel la sonorité des battements du tambour. On n’en guérit pas. On ne se remet pas de l’horizon lumineux qui était à quelques jours de marche. À quoi bon se mentir ? Nous ne serons jamais comme les autres, comme les gens normaux. Comme cet homme, par exemple, que je vois entrer dans une belle voiture. Il se glisse au volant avec la souplesse d’une carte bancaire avalée par un guichet automatique. Oui, il est avalé par cet intérieur capitonné. D’abord, un bras jetant la veste sur le siège, puis une jambe, la tête – et tout doucement, clac ! Il s’y installe… Souriant, décontracté. Une main avec un fin cigare brun sur le volant, l’autre pianotant de mémoire un numéro de téléphone…

Nous les imiterons. Nous singerons cette souplesse. Nous nous laisserons avaler par les sièges capitonnés avec le même sourire facile. Mais au fond nous resterons toujours ces jeunes barbares aveuglés par la foi dans l’horizon tout proche. Il manquera à nos singeries une chose capitale : savoir en jouir. C’est cela qui nous trahira…

Je m’engouffre dans l’entrelacs des petites rues. Soudain, derrière un angle crépite la rafale d’un marteau piqueur. Le corps réagit plus vite que ma pensée en voie de civilisation. Il tréssaille dans un désir vite réprimé de se jeter par terre, de s’aplatir, front contre sable. Comme sur le sol desséché de l’Afganistan. Les doigts s’engourdissent du poids de la mitraillette absente. Nous ne serons jamais des gens normaux…

Je regarde dans l’éclat sombre d’une vitrine, j’ajuste ma cravate. Je dois te quitter. Mon cours de singerie m’attend. Une grande maison d’édition. Ma mine d’emprunt. Un stéréotype, l’auteur-émigrant-russe. Mon uniforme d’homme normal.


Fiche pédagogique

par JELEZNIAKOVA Tatiana

VOCABULAIRE
déchu – разочарованный
clairon (m) – труба, горн
exalté – восторженный
épistolaire – эпистолярный (в письмах)
foulard (m) – галстук
cuir (m) – медь
souplesse (f) – гибкость
avaler – глотать
capitonner –обивать (зд. сиденья автомашины)
décontracté – непринужденный
pianoter – постукивать (пальцами)
s’engouffrer – проваливаться (в бездну), устремляться
entrelacs (m) архит. плетенка (орнамент)
crépiter – трещать
rafale (f) – воен. очередь, треск
marteau piqueur (m) –отбойный молоток
tréssaillir – вздрагивать
réprimer – подавлять
s’engourdir – цепенеть
mitraillette (f) – автомат, пулемет
emprunt (m) – заём
d’emprunt – заимствованный, искуственный

QUESTIONS

Quelles sont vos impressions après la lecture de ce texte ? Est-ce qu’il est facile ou difficile à comprendre ?

Qu’est-ce que vous n’avez pas compris dans le texte ? C’est à cause de la langue ou des réalités historiques ?

Qu’est-ce que voux connaissez sur la vie des adolescents en Union Soviétique ? Des camps de pionniers, notamment ?

Est-ce que vous savez quelque chose sur la guerre que l’Union Soviétique menait alors en Afganistan ?

Quelle était la différence entre la vie des gens en Occident et en Union Soviétique ?

Pourquoi pour un émigré russe de l’époque qui vient de finir c’est difficile de s’adapter à la vie en Occident ?

Est-ce que la vie chez nous a changé ? Comment ?

 


Интегрированный урок по материалам сказки
Маленький принц


В старших классах, работая по учебному пособию Си­няя птица, я организую с учащимися интегриро­ванный урок по материалам сказки Антуана де Сент-Экзюпери Маленький принц. Раскрывая ее идейно-художественный и философский смысл, я пытаюсь попутно решить немало проблем. Среди них – отношение к человеку и его назначению на Земле, к планете, на которой он живет, в чем смысл жизни, подлинные и мнимые ценности человеческой жизни, и т.д. На уроке ребята становятся переводчиками и актерами, сказочниками и философами. На русском и фран­цузском языках они рассказывают о Сент-Экзюпери – человеке, писателе, летчике, философе. Затем, после краткого пересказа сказки Маленький принц, мы проводим выборочный анализ глав, выписываем слова и выражения. После просмотра маленькой инсце­нировки, учащиеся отвечают на самый главный вопрос: «Как надо приобретать друзей?» Ответ дает сам Сент-Экзюпери: «Зорко одно лишь сердце. Самого главного глазами не увидишь». В заключение урока ученики высказываются по темам: «Человек начинается с ответственности», «Самая большая роскошь на свете – роскошь человеческого общения», и т.д. Эти идеи не утратили своей актуальности и сегодня: «Можно делить людей на пра­вых и левых на горбатых и не горбатых..., чего нам ненавидеть друг друга? Мы все заодно уносимые одной и той же планетой». После подведения итога урока дается домашнее задание: написать сочинение на французском языке на тему: «Хорошо бы протянуть друг другу руки», что могут означать эти слова для человека, живущего в XXI веке?

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