Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №17/2007

Je vous salue, ma France

La grande Arche de la Défense

Ce gros tube évidé ressemble à une gigantesque fenêtre de marbre. Le monument offre une vue unique sur la Défense et sur Paris ce qui fait que chaque année des milliers de touristes lui rendent visite.

Pourquoi a-t-on construit l’Arche là où elle est ? Eh bien, consultez le plan de Paris. Vous pouvez dresser une ligne droite ponctuée à partir du Louvre (la Cour Carrée, la Pyramide, l’arc de triomphe du Carousel) à la place de la Concorde (l’Obélisque) jusqu’aux Champs-Élysées (l’arc de triomphe de l’Étoile) pour aboutir à la Défense, avec l’Arche. Le projet de créer « un grand axe historique » qui partirait du centre de Paris pour aller vers l’ouest remonte à l’époque de Louis XIV.

À la Défense, on décide de construire un Centre international de la communication. Un concours d’architectes est donc lancé avec la participation de 420 projets, et c’est celui de Johan Otto Von Spreckelsen qui est choisi en 1983. Plusieurs autres projets sont tombés dans l’eau. Parmi eux, celui du futur architecte de la Pyramide du Louvre, Ieoh Ming Pei, avec un gigantesque gratte-ciel de 200 mètres de hauteur.

Mais avant de commencer les travaux de construction, pour s’assurer que la vue ne sera pas gâchée par le toit de la Grande Arche, on fait hisser, à 100 mètres du parvis de la Défense, une dalle de bois de 400 m2, peinte en faux marbre. Le président François Mitterrand en personne remonte les Champs-Élysées pour voir le résultat et donner son accord définitif au projet. C’est à l’occasion du bicentenaire de la Révolution bourgeoise, le 14 juillet 1989, que l’on inaugure la Grande Arche de la Défense.

D’une superficie totale d’un hectare, le toit de la Défense repose sur quatre poutres pesant chacune 2 500 tonnes. On peut le comparer à un pont gigantesque, suspendu à 100 mètres au-dessus du vide.

Pour vous imaginer un peu les dimensions de cette Arche géante qui mesure 70 mètres de large, sachez que les Champs-Élysées pourraient facilement passer sous elle et aussi on pourrait y caser Notre-Dame de Paris avec sa flèche.

Deux grandes parois verticales de 110 mètres de haut supportent le toit de l’Arche. Tout le monument repose sur 12 piles de béton qui supportent chacune près de 30 000 tonnes, ce qui fait trois fois le poids de la tour Eiffel. Donc, au total cela fait 300 000 tonnes ! Pour soutenir un tel poids, il faut bien de solides fondations. Mais vous serez à coup sûr surpris de savoir qu’en dessous de l’Arche se trouvent trois tunnels de RER, deux chaussées d’autoroute, un bout du parking du centre commercial Les Quatre Temps et encore une partie de la gare SNCF ! Pour ne pas construire sur du vide, on a dû déplacer un peu le « grand axe historique » et on a construit l’Arche légèrement en biais par rapport à lui, afin de l’enraciner dans un sous-sol bien stable. Chose importante, plus de la moitié de la Grande Arche est constituée de béton. C’est très rare et cela pose des problèmes techniques très compliqués.

Au centre de l’Arche, il y a un héliport d’où décollent et atterrissent les hélicoptères, destinés principalement à assurer la sécurité de cet endroit.

Pour le décor de l’Arche l’architecte a été aussi très exigeant. On a recouvert le béton de 2 450 panneaux de verre de 800 kilos chacun. De plus, 34 000 plaques de marbre de Carrare (c’est en Italie) ont été posées sur les parois de l’Arche. Von Spreckelsen a voulu même acheter une carrière de marbre en Italie pour être sûr que toutes les plaques soient identiques. Et d’ailleurs, il a fallu changer 4 000 plaques pour que les façades présentent un aspect uni.

Un monument avec beaucoup de surfaces vitrées doit être propre pour bien refléter les alentours. Tout comme à la Cité des Sciences, ce sont les alpinistes-laveurs qui se chargent de laver les 3,5 hectares de surfaces vitrées. C’est une lourde besogne qui dure trois mois !

Sous la Grande Arche vous pouvez obsever une grande « toile à hublots rayés », qui sert à empêcher le vent de souffler trop fort sous l’édifice. Ayant le poids de 300 tonnes, cette toile tendue doit évoquer la légèreté d’un nuage. Conçue spécialement pour l’Arche, cette toile est assez solide pour résister aux vents et aux averses, mais elle laisse passer la lumière. Outre cela, elle est toujours d’apparence très propre, car cette toile est faite de la sorte qu’elle vire au blanc sous l’action de la lumière du jour.

Les ascenseurs de l’Arche sont vertigineux. Digne d’un monument aussi inhabituel et impressionnant, ils sont à la fois pratiques et beaux. Une tour d’ascenseurs, comprenant 12 piliers en acier inoxyadable, traversent la soit disant « fenêtre » du socle au toit. Quatre cabines de verre transportant chacune 16 passagers permettent de gagner le sommet en 60 secondes. Avec leur vitesse de 1,60 mètre par seconde, elles peuvent monter et descendre 1 560 personnes à l’heure. Chaque cabine de verre transparent est surmontée d’un dôme réalisé dans le matériau qui équipe les pare-brise des Airbus, ce qui permet de gagner le sommet en 60 secondes. Mais aussi, les contraintes techniques et climatiques sont multiples, car quand le vent s’engouffre sous l’Arche à 40 km/h au niveau de la dalle, c’est qu’il souffle à 100 km/h près du toit. C’est pourquoi les câbles de traction sont abrités des effets du vent. D’autre part, il n’y a pas de liaisons électriques comme pour les ascenseurs classiques, c’est par radio que sont reliées les cabines entre elles et avec leur machinerie.

L’idée de faire de l’Arche un centre de la communication fut vite abandonnée. Aujourd’hui, la Grande Arche abrite le ministère de l’Équipement, soit 4 000 employés répartis sur 36 étages, dans le pilier sud. Le pilier nord est loué à des entreprises privées. Le toit de la Grande Arche abrite une Fondation internationale des droits de l’homme, appelée « Arche de la Fraternité ». Dans le socle se trouve un grand centre d’information et de documentation sur l’Europe.

(La publication est préparée par Nadejda ROUBANIK.)

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