Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №18/2007

Je vous salue, ma France

Centre

La région Centre, c’est, avant tout, les châteaux de la Loire, édifiés de la fin du Moyen Âge au terme de la Renaissance. C’est un climat très doux, qui a fait de cette région le « jardin de la France ». Ce sont aussi les forêts de Sologne et les blés de la Beauce, les paysages préservés de la Brenne et les vignobles de Vouvray. Ce sont les méandres de la Loire, que de nombreux peintres ont contemplés, et la lumière qui nappe toujours le fleuve, le nimbe de brumes rosé et or. Pays de la douceur de vivre, le Centre aurait déjà pu porter ce nom du temps des Gaulois : ici se trouvait la forêt des Gammes, où les druides se rassemblaient chaque année et qui constituait ainsi le cœur de la Gaule ; ici, plus tard, fut façonné le cœur du royaume des premiers Capétiens ; ici, les rois de la Renaissance se plurent à vivre. Le Centre, c’est aussi la région qui passe pour être celle où se parle et s’enseigne le français le plus pur.

Du roman au gothique

Les architectes du milieu du XIe siècle bâtirent des édifices religieux qui témoignent de la vitalité de l’art roman dans la région : Saint-Martin de Tours, Saint-Benoît-sur-Loire, Saint-Ours de Loches. L’époque gothique vit l’édification de plusieurs des plus belles cathédrales de France : Notre-Dame de Chartres et Saint-Étienne de Bourges, encore tapie au milieu d’un quartier médiéval qui abrite aussi le palais du marchand Jacques Cœur.

Châteaux et palais

La seconde moitié du XVe siècle connut la fin de la guerre de Cent Ans, donc le retour de la paix civile et, avec le début de l’expédition italienne de Charles VIII, l’arrivée en France des manières de bâtir de la Renaissance italienne. Il n’était alors plus besoin de construire des châteaux forts pour se prémunir des dangers : désormais, les demeures des grands personnages pouvaient abandonner leur système défensif, s’ouvrir sur l’extérieur par un grand nombre de fenêtres, accorder une plus grande importance à la décoration. Peu à peu, les châteaux forts laissèrent la place à des palais – séjours de plaisance. Attirés par la douceur du climat de la région, les rois et les seigneurs édifièrent un grand nombre de résidences fastueuses sur les bords de la Loire ou de ses affluents.
Chambord est sans doute le plus fameux de ces palais. Peut-être construit d’après des dessins de Léonard de Vinci, il permettait à la cour de François Ier de suivre, depuis les terrasses qui couronnent la construction, les chasses organisées dans les forêts environnantes. Chenonceaux, est pour partie édifié sur un pont qui enjambe le Cher. Azay-le-Rideau allie la grâce à la légèreté. Blois mêle les styles et les époques. Les terrasses d’Amboise offrent une vue admirable.

Les maisons troglodytiques

La Touraine et les environs de Vendôme possèdent des maisons troglodytiques taillées dans le calcaire tendre. Ces habitations souterraines servent encore parfois de caves à vin. Plus rarement, elles ont permis à des manoirs ou à de petites églises de s’étendre en creusant dans le roc.

Les tertres

Les tertres sont les passages très pentus, de temps à autre constitués d’escaliers, qui, à Chartres, permettent aux piétons de se rendre de la ville haute à la ville basse.

Les moulins de la Beauce

Il reste aujourd’hui quelques-uns des centaines de moulins qui, au XIXe siècle, peuplaient la plaine de la Beauce. Montées sur pivot, ces énormes machines servaient à moudre la farine, à fabriquer de la pâte à papier ou bien à scier le bois.

La faïence de Gien

Les décors de la faïence de Gien s’inspirent des cultures celte et gréco-romaine. La manufacture de Gien est créée en 1820. Le célèbre « bleu de Gien » apparaît un peu plus tard, à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, la manufacture de Gien est la première en France. Dans le Cher, c’est le village de La Borne qui, depuis longtemps, est spécialisé dans l’art de la poterie.

Les chemises d’Argenton

Argenton-sur-Creuse se consacre depuis longtemps à la fabrication de chemises. Un musée perpétue le souvenir des anciens ateliers mécaniques et présente les créations les plus récentes.

La vannerie, à Villaines

Le village de Villaines, dans l’Indre-et-Loire, possède un grand nombre de vanniers. Regroupés depuis 150 ans au sein d’une coopérative, ils fabriquent des meubles et des objets décoratifs en osier.

La fabrication du parchemin, à Levroux

La petite ville de Levroux, dans l’Indre, est la plus ancienne ainsi que la dernière localité à se consacrer, en France, à la fabrication du parchemin.

Le marché Rabelais de Chinon

Le marché médiéval de Chinon a pour objet de faire revivre un des vieux quartiers de cette ville, pour l’essentiel bâti au XVe siècle. Au milieu des troubadours, des baladins et des personnes costumées, il est possible de manger du sanglier rôti, du poisson frit à l’ancienne, sous les étendards et les oriflammes qui pavoisent la cité. L’après-midi, les rues sont animées par des représentations théâtrales, des chansons du XVIe siècle, des lectures de textes, dont évidemment des extraits de Rabelais, le plus célèbre des Chinonais.

La foire aux sorciers de Bué-en-Sancerre

Depuis une cinquantaine d’années, une foire aux Sorciers se déroule à Bué-en-Sancerre, dans le Cher, au cœur d’une région où abondent les histoires de sorciers... Après la messe, un défilé étrange prend possession du village; d’abord viennent des birettes, fantômes à tête de mort vêtus de blanc ; puis suivent des personnes enveloppées de tissus rouge et vert portant des masques de sorciers. Les membres des confréries d’amateurs de vin ferment la marche. Le soir, après un spectacle folklorique, un conteur vient glacer le sang des spectateurs en narrant des histoires horribles. Ensuite, les nouveaux venus à cette fête reçoivent un suaire d’honneur...

La fête de la batellerie

Le village de Candes-Saint-Martin organise chaque année, en mai, une fête de la Batellerie. Bateaux à fond plat, à voiles, à moteur ou à rames se rassemblent, au confluent de la Loire et de la Vienne, avant de s’affronter lors de différentes courses. Sur les berges, dans le même temps, se tient une foire artisanale.

Le carnaval des Flambarts

Le dimanche qui précède Noël, la ville de Dreux organise le carnaval des Flambarts, institué dès l’aube du christianisme. Le soir venu, les habitants de la cité se déguisent et, une torche de chêne (le flambart) à la main, se dirigent vers la cathédrale Saint-Pierre. Partout, des bougies brillent aux fenêtres.

La procession du 15 août a Chartres

Chartres fête l’Assomption chaque année. Depuis mille ans, le 15 août, un fragment d’étoffe supposé provenir de la tunique de la Vierge est montré aux fidèles. Quatre cérémonies religieuses sont organisées tout au long de la journée, ponctuée de repas pris en commun et d’une procession. Menée par l’évêque, suivie d’autres prêtres et des pèlerins portant les reliques conservées dans la cathédrale, la procession investit des vieilles rues de la métropole de la Beauce. À la fin de l’après-midi est rappelé le vœu fait par Louis XIII en 1638, qui plaça alors la France sous la protection de la Vierge.

La fête de la Batteuse

Le premier dimanche d’août, les habitants de Mosnay (Indre) revêtent des habits anciens et s’efforcent de retrouver les gestes de jadis. Les blés sont fauchés et les gerbes liées à la main. Les chevaux sont ferrés et les roues des charrettes cerclées et réparées comme autrefois.

La foire de Rosnay

Le 25 août, le village de Rosnay, niché dans la forêt de la Brenne (Indre), accueille plusieurs dizaines de milliers de visiteurs. Ceux-ci viennent. à la Foire, flanquée d’une fête foraine, qui se tient là au moins depuis la fin du XVIIIe siècle. Animaux de ferme, matériel agricole et vêtements sont notamment proposés.

« On ne dîne pas aussi luxueusement en Berry qu’à Paris, mais on y dîne mieux. »
Honoré de BALZAC, La Rabouilleuse

La cuisine berrichonne

Le Berry a inventé la recette du célèbre poulet en barbouille, servi avec une sauce au sang, celle du pâté de Pâques, ainsi que celle de la tourte à la viande du Berry. Le sanciau est tout à la fois une crêpe et une omelette. Parmi les autres plats de la région, il faut aussi citer le gigot braisé à la sept-heures, le canard aux oignons, les paupiettes au bouillon et la tête de veau berrichonne.

La cuisine tourangelle

La Touraine utilise le vin dans nombre de plats : la matelote d’anguilles au bourgueil, la carpe au chinon, le ris de veau au vernou. Au titre des plats traditionnels figurent le sang de poulet caillé aux échalotes et la rôtie au vin rouge. Les poissons de la Loire sont également consommés, comme le saumon. Volaille et gibier sont très appréciés.

Les fromages

Les principaux fromages berrichons sont la pyramide de Valençay et les crottins de Chavignol, tous deux faits avec du lait de chèvre. Dans les environs d’Orléans sont affinés l’olivet et le frinault près de Tours est fabriqué le sainte-maure, fromage de chèvre onctueux et fin.

De nombreuses confréries veillent à maintenir la qualité de cette cuisine régionale. Comme, par exemple, la Confrérie des chevaliers du goûte-andouille de Jargeau, la Coterie des tastandouillettes de Mennetou-sur-Cher (Loir et Cher), ou la Confrérie des croquegrenouilles de Vendœuvres (Indre).

« L’artichaut et la salade
L’asperge et la pastenade,
Et les pepons tourangeaux
Me sont herbes plus friandes
Que les royales viandes
Qui se servent à morceaux.
 »
Pierre de RONSARD

« Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la vulve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. »
Marcel PROUST, Du côté de chez Swann

Les vins

Les vins de Touraine sont très réputés. Le plus fameux est le vouvray, un vin blanc. De l’autre côté de la Loire, les vignobles donnent le montlouis. Ce terroir produit aussi du vin rouge, comme le chinon ou le bourgueil. Les territoires de l’Orléanais et du Blésois offrent eux aussi des vins, qu’ils soient rouges, blancs ou rosés. À Sancerre, les deux cépages les plus importants sont le sauvignon blanc et le pinot noir.

Les douceurs

La cuisine d’Orléans possède la recette d’une gelée de coing (le cotignac) et celle des caramels. Pithiviers est spécialisé dans les gâteaux aux amandes et Montargis dans les pralines. La poire tapée, que l’on prépare dans les environs d’Azay-le-Rideau, est séchée et trempée dans du vin. Tours fabrique des sucres d’orge et Bourges produit depuis plus d’un siècle des bonbons fourrés au praliné. Chères à Marcel Proust, les madeleines d’Illiers-Combray (Eure-et-Loir) sont nées peut-être au XVIIIe siècle. Le Gâtinais est connu pour la qualité de son miel. Quant à la tarte Tatin, une pâte sablée recouvrant des pommes, elle est née en Sologne.

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