Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №24/2007

Univers du français

Pierre Donnet : « Notre axe principal c’est l’ouverture vers le pays d’accueil »

Au centre de Moscou, juste à côté de la station du métro « Loubianka », dans la ruelle Miliutinski, se trouve le Lycée français Alexandre Dumas.

L’histoire du Lycée débute dans les annéeы soixante du siècle dernier, quand la décision a été prise d’ouvrir une école pour les enfants des diplomates français, résidant à Moscou. À l’époque, l’école comptait très peu d’élèves. Progressivement, on a accepté d’accueillir outre les élèves ressortissant français, des enfants des pays africains, de la Suisse, de la Belgique. Plus tard, dans les années 1990, avec l’approfondissement des relations franco-russes, des enfants russes ont été admis au Lycée.
Aujourd’hui, 1 000 enfants, appartenant à différentes nationalités, sont scolarisés au Lycée français. La responsabilité de la gestion de cet établissement exige des compétences d’un professionnel, connaissant parfaitement son métier. Monsieur Pierre Donnet, proviseur du Lycée français de Moscou, témoigne.
– Monsieur Donnet, en quoi consistent les fonctions de proviseur du Lycée ?
– Elles sont nombreuses. Le proviseur assure la direction pédagogique de l’établissement. C’est un fonctionnaire qui exerce aussi plusieurs champs de compétences : le management, les domaines juridique, administratif et financier.
– Avant votre nomination à ce poste, avez-vous déjà travaillé à l’étranger ?
– Je suis arrivé à Moscou en août 2006 après une longue carrière, d’abord en France, puis au Maroc, en Tunisie, en Belgique et au Tchad. Le réseau des établissements de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger est un dispositif typiquement français , unique, car seule la France a développé un système d’enseignement à l’étranger aussi dense. Ce réseau scolarise 164 000 élèves. Parmi les élèves du Lycée français de Moscou, il y a près de 70 % de Français et 12,5 % de Russes, dont nous avons l’objectif d’augmenter le nombre jusqu’à 25 %. Beaucoup de familles russes nous confient leurs enfants : ainsi, nous avons près de 20 % d’enfants russes en maternelle.
– Comment est organisé l’enseignement au Lycée ?
– Tout l’enseignement est dispensé conformément aux programmes français et par des professeurs très majoritairement français, et, pour une grande partie, titulaires de l’éducation nationale. Mais nous avons également quelques collègues russes. Le russe a une grande importance dans notre enseignement puisque c’est la troisième matière enseignée, en nombre d’heures, après le français et les mathématiques. Nos élèves apprennent obligatoirement le russe dès les petites classes ; ensuite, cet enseignement devient facultatif à la fin du collège et au lycée.
La journée commence en règle générale à 8 heures et quart et se termine soit à 13 heures 45 pour les petits soit à 15 heures 30 pour les plus grands.
Il y a une pause à midi, où les élèves peuvent prendre leur repas au restaurant scolaire.
De nombreuses activités périscolaires sont organisées au lycée sous l’égide de l’association des parents d’élèves. Ce sont des activités diverses qui vont de l’escrime à la danse en passant par le théâtre et la musique.
Il y a peu de devoirs en primaire, mais à partir du secondaire, le principe du travail à la maison est généralisé.
– Est-ce que vous avez des contacts avec des écoles russes ?
– Oui, bien sûr. Notre collaboration avec l’école n°1216 de Moscou est ancienne et porte sur des échanges d’enseignants et d’élèves, des activités culturelles, des jeux mathématiques... Depuis cette rentrée, nous avons installé une classe de primaire à l’école n°1216, où nous avons 25 élèves et leur enseignant français. C’est une classe de « russe renforcé » à laquelle collabore étroitement une collègue russe. J’espère que nous allons poursuivre cette expérience. Tout le monde est satisfait : les parents, les élèves, les collègues de l’école n°1216. Et depuis cette année, nous avons ouvert deux petites classes dans deux autres écoles de Moscou. C’est un début, mais je suis convaincu qu’il faut aller progressivement vers une collaboration plus étroite : l’axe principal de notre projet d’établissement, c’est l’ouverture au pays d’accueil.
– Avez-vous déjà visité la Russie avant votre nomination à ce poste ?
– Non, c’est ma première visite dans votre pays et c’est la première fois que je me trouve dans un pays non-francophone. J’ai déjà commencé à apprendre le russe, mais faute de temps, mes progrès sont « timides ».
– Comment passez-vous vos loisirs moscovites ?
– J’essaie de profiter de mon temps libre pour voir le pays. J’adore la ville et je m’y promène volontiers. Moscou possède une espèce de puissance et de charme très intenses. Chaque jour, je traverse le cњur de la ville, parfois même à pied, et c’est un plaisir dont je ne me lasse pas. Mes autres joies me sont données par la musique. Je vais chaque fois que je le peux au Conservatoire, à la salle Tchaïkovski, au Bolshoï.

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