Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №23/2008

Les Routes de l’Histoire

Les métiers au Moyen Âge

(Suite. Voir N°21, 22/2008)

Avant le XIIe siècle, plusieurs parties de Paris étaient entourées de murs défensifs, mais pour mettre la capitale à l’abri des attaques ennemies, le roi Philippe Auguste fit construire, avant de partir en croisade, une nouvelle muraille sur la rive droite et plus tard une autre encore, celle-là sur la rive gauche, qui était moins peuplée de son temps. Achevée en 1220, cette solide muraille de pierre, de deux à trois mètres d’épaisseur et de neuf à dix mètres de hauteur, mesurait deux mille huit cents mètres de long sur la rive droite et deux mille six cents mètres sur la rive gauche. Pour renforcer cette construction, on construisit encore une séries de petites tours rondes que l’on appelait des tournelles. Mais à l’ouest, au point particulièrement menacé, le roi fit construire en avant de la muraille une forteresse avec un solide donjon : le Louvre. À l’époque, des querelles continuelles opposaient les rois de France et d’Angleterre, qui régnaient aussi sur la Normandie. De là, l’accès à la capitale française devenait très facile.

Au début de la guerre de Cent Ans, Paris se trouve vraiment menacé, car la ville s’était beaucoup étendue, le rempart de Philippe Auguste ne suffisait plus. Alors, on a creusé, sur la rive gauche, des faussés en avant de la muraille, mais sur la rive droite, le roi Charles V fit construire une large enceinte, dont l’édification fut achevée en 1380. Elle englobait le Louvre, les enclos de deux abbayes (Saint-Martin et du Temple), et à l’est, elle s’appuyait sur une nouvelle forteresse, la Bastille.

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Une grande partie du centre de Paris, entre l’ancien et le nouveau lit de la Seine, était couverte de marécages qui furent asséchés au cours du Moyen Âge. Au XIIe siècle, ils furent aménagés pour cultiver des légumes. C’est pourquoi le mot « marais » désignait un espace pour l’agriculture. Mais la limite entre les zones habitées et les champs était floue. Le grand marché des Halles se trouvait en dehors de la ville. Les bourgeois et les parisiens riches se sont fait construire de grandes et belles maisons de campagne entourées de vergers. Plus tard il se sont transformés en hôtels, c’est à dire en demeure de la noblesse.

Mais Paris n’était pas seulement la ville de la noblesse. Elle regroupait aussi un grand nombre de marchands et d’artisans. Les artisans travaillaient dans de petits ateliers qui se composaient d’un maître artisan, de quelques valets et d’apprentis. À partir du XIIe siècle, les membres des différentes professions commencèrent à se répartir en corporations, appelées « métiers », dont les plus puissantes étaient celles des bouchers et des « marchants de l’eau » qui contrôlaient le commerce fluvial. Parmi ces corporations il y en avaient celles qui étaient purement féminines : brodeuses, lavandières, lingères. Les métiers se multipliaient, ce qui a fait qu’au XIIIe siècle une loi fut adaptée pour fixer les règlements de cent une professions. Ces règlements étaient bien précis. Ils fixaient les moindres détails : la durée du travail, les salaires, les prix, les amendes à payer en cas d’infraction et même la qualité de la marchandise et encore beaucoup de choses importantes. Il était interdit de travailler la nuit, mais pas pour protéger la santé des travailleurs : les maisons, faites le plus souvent en bois, pouvaient brûler. Les syndicats n’existaient pas à l’époque. Néanmoins, pour des raisons religieuses, il n’était pas permis non plus de travailler le dimanche et les jours de fête. Tous ces règlements visaient à limiter la concurrence et à protéger l’artisan et le client.

À l’origine, comme les marchands et les artisans étaient regroupés par profession, certaines rues portent encore des noms évoquant un métier. Sur la rive droite, vous pouvez passer sur la rue de la Verrerie ; de la Ferronnerie ; des Déchargeurs, qui déchargeaient les bateaux et les chariots ; des Lavandières ; des Orfèvres ; de la Cotonnerie, c’est à dire de la Cochonnerie où l’on vendait de la charcuterie et des volailles. Et sur la rive gauche, le Pont au Change, où étaient installés les changeurs ; la rue de la Parcheminerie, habitée par des écrivains publics, des copistes et de prospères marchands de parchemins.

Mais déjà à la fin du XIIIe siècle, les différents métiers ont commencé à se répandre dans toute la ville de Paris.

Il y avait plusieurs marchés dans Paris, sur l’île de la Cité et sur la rive droite, en particulier sur la place de Grève. Mais le plus grand centre de commerce s’est établi aux Halles. C’était d’abord un marché au blé et plus tard le roi Philippe Auguste y fit construire deux grands bâtiments fermés que l’on appelait des halles, afin de permettre aux marchands de commercer par tous les temps. Non loin du marché se trouvait un cimetière et certains vendeurs s’installaient parmi les tombes. En particulier, le marché aux cochons se tenait dans le cimetière. Philippe Auguste décida de mettre un peu d’ordre et fit entourer le cimetière et le marché des Halles par une clôture, et la nuit les portes se fermaient à clé.

Chaque samedi, tous les commerçants de Paris fermaient leurs boutiques et venaient déposer leur marchandise aux Halles. On y trouvait tout : des draps, des fourrures, des bijoux, des vêtements, des chaussures, mais aussi du vin et des aliments.

Dans un coin du marché se trouvait le pilori du roi, une construction spéciale à toit pointu où étaient exposés les commerçants malhonnêtes qui trompaient leurs clients en utilisant de faux poids. Leur tête et leurs mains étaient prises dans un carcan de bois et les passants avaient le droit de leur jeter de la boue et des ordures au visage. Ce qui était interdit, c’était de jeter des pierres qui auraient pu blesser ces malfaiteurs.

Outre les marchés, il y avait encore de nombreuses foires très fréquentes. Certaines ne duraient qu’une journée, comme la foire aux lards et aux jambons sur le parvis de Notre-Dame (!), mais d’autres étaient plus longues et pouvaient durer quinze jours.

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(à suivre)


QUESTIONS

  1. Qu’est-ce que les rois du Moyen Âge ont construit pour protéger Paris ?
  2. Que sont devenus les marécages de Paris ?
  3. Comment ont apparu les métiers ?
  4. Parlez des lois du travail au Moyen Âge.
  5. Quels noms de rues de Paris évoquant les métiers pouvez-vous nommer ?
  6. Parlez de l’histoire des Halles.
  7. Quelle était le châtiment pour les marchands malhonnêtes ?
  8. Les foires, au Moyen Âge, étaient-elles nombreuses ?

(La publication est préparée par Nadejda ROUBANIK d’après Pascal VAREJKA,
Paris au Moyen Âge.)

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