Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №1/2009

Mon amie la langue française

Savoir-vivre avec les Français. Que faire ? Que dire ?

(Suite. Voir N°7, 10, 13, 16, 20, 22/2008)

Vous vous rendez à un déjeuner ou à un dîner chez des Français

Conseils

Choisissez le vêtement qui convient au style de l’invitation : robe habillée pour les femmes et costume-cravate pour les hommes pour une invitation formelle ; tenue plus simple pour un dîner entre amis (mais en principe pas de tenue de sport ni de baskets). S’il s’agit d’amis très proches et non conventionnels, tout est permis !

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• Pour un dîner, arrivez à l’heure (mais pas en avance !) car la maîtresse de maison peut avoir préparé des plats qui « n’attendent pas ».

• Pour un cocktail, en revanche, ou une soirée dansante, il est d’usage de ne pas arriver à l’heure exacte mais avec un peu de retard.

• Il est courant d’apporter un petit cadeau aux personnes qui vous reçoivent (sauf pour un cocktail) : le plus souvent un bouquet de fleurs, ou encore des chocolats (surtout en hiver) et éventuellement des bonbons s’il y a des enfants.

• Les exclamations de la maîtresse de maison (« Oh ! il ne fallait pas ! » ou « Vous n’auriez pas dû ! ») ne signifient pas qu’elle ne voulait pas de cadeau mais exprime conventionnellement un sentiment de surprise plus ou moins feinte et vous fait savoir que, même si vous étiez venu(e) les mains vides, elle aurait eu le même plaisir de vous recevoir.

• En France, il n’est pas habituel de faire visiter sa maison aux invités. On les accueille dans l’entrée et on les invite à se débarrasser de leur manteau avant de les introduire au salon où on s’assied un moment pour bavarder.

Au moment de l’apéritif :

img2Avant de passer à table, votre hôte vous proposera sans doute un apéritif en disant :

« Qu’est-ce que je peux vous offrir ? »

« Qu’est-ce que vous aimeriez boire ? »

« Qu’est-ce que je vous sers comme apéritif ? »

et il ajoute pour vous permettre de choisir :

Vous pouvez répondre :

« J’aimerais bien un jus de fruits. »

« Je veux bien un petit porto. » (ou : « une goutte de porto », si vous en voulez très peu.)

« Pas d’alcool, merci, mais je boirais bien un jus de fruit. »

Conseils

N’embarrassez pas la maîtresse de maison en lui demandant une boisson qu’elle n’a pas !

Même si vous voulez un jus d’ananas et qu’elle n’a que du jus d’orange, dites : « Un jus d’orange, c’est parfait ! »

Attendez que tout le monde soit servi avant de commencer à boire.

Quand les invités passent à table :

img3Quand la maîtresse de maison annonce « Nous pourrions passer à table », c’est le signal qui indique que le dîner est prêt : les invités se lèvent et la suivent, puis attendent qu’elle leur désignent leur place. Ils ne s’assoient que lorsque leur hôtesse s’est assise.

• Observez comment en France la maîtresse de maison place ses invités : à droite du maître de maison, s’assied la femme qui, soit par son importance sociale, ses liens avec la famille ou son âge, est considérée comme l’invitée d’honneur.

De même l’invité d’honneur (homme) est placé à droite de la maîtresse de maison. Puis les autres invités sont répartis en faisant alterner un homme / une femme, si possible, tout en tenant compte des centres d’intérêt communs, des personnalités et des relations entre les personnes.

On évite de placer un mari et une femme l’un en face de l’autre.

• Regardez aussi comment la table est mise :

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Selon l’importance du dîner, on a un, deux ou trois verres (dans un déjeuner ou un dîner simple entre amis, on ne met qu’un verre).

1. Le plus grand verre est pour l’eau.

2. Le verre pour le vin rouge, un peu moins gros.

3. Et celui pour le vin blanc encore moins large.

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• Il est important de ne pas se tromper de couverts : c’est avec la fourchette et le couteau de table (AB) placés le plus près de l’assiette qu’on va manger. Mais s’il y a du poisson, il faut utiliser les couverts à poisson (CD). Le couteau à fromage, plus petit que le couteau de table, la fourchette et la cuillère à dessert seront apportés plus tard avec les assiettes à fromage et à dessert. Quand on a fini de manger, on place les couverts sur l’assiette et non sur la nappe.

• Si vous voyez une petite coupelle remplie d’eau tiède citronnée ou de pétales de fleurs à gauche ou à droite des verres, c’est « un rince-doigts ». On y trempe les doigts, qu’on essuie ensuite avec la serviette, après avoir mangé des crustacés (crevettes, écrevisses, etc.) ou des asperges.

• Si vous ne savez pas comment vous servir de certains ustensiles (pinces à escargots ou fourchettes à huîtres par exemple), mieux vaut observer d’abord comment procède la maîtresse de maison et l’imiter... ou avouer en toute simplicité que c’est la première fois que vous goûtez à ces plats et que vous vous excusez de votre maladresse. Vos hôtes seront ravis de vous initier à ces pratiques particulières !

Pendant le repas :

Que faire ?

Que ce soit un dîner très formel ou beaucoup plus simple entre amis, les règles de politesse à table sont les mêmes.

• Attendez que la maîtresse de maison soit assise. Messieurs, tirez légèrement la chaise de votre voisine de gauche pour lui permettre de s’asseoir avant vous.

• Placez votre serviette sur vos genoux et posez vos deux mains, ou plus exactement vos poignets au bord de la table, de chaque côté des couverts.

Conseil

img6Ne mettez pas les coudes sur la table et tenez-vous droit sur votre chaise sans vous appuyer sur le dossier.

• On prend bien sûr la fourchette dans la main gauche pour piquer les aliments et le couteau dans la main droite, mais si l’on n’a pas besoin du couteau, la fourchette passe dans la main droite (sauf si on est gaucher !). On s’essuie la bouche avec la serviette quand on a bu.

• Pendant le repas, quand les plats circulent, les hommes doivent les présenter d’abord aux femmes pour qu’elles se servent avant eux. Évidemment, on ne commence pas à manger avant que tout le monde soit servi et que la maîtresse de maison ait elle-même commencé.

• Si l’on doit faire passer un plat ou un objet devant une autre personne, on s’excuse en disant « pardon ! ».

• Il est impoli de refuser de goûter un plat. Même si on n’aime pas ce mets, il faut absolument en prendre un peu dans son assiette et y goûter pour ne pas insulter la maîtresse de maison... à moins qu’on ait une contre-indication médicale (allergie ou régime). Dans ce cas, on doit s’excuser auprès de la maîtresse de maison en lui expliquant la raison de son refus.

Que dire ?

La maîtresse de maison vous demande de vous resservir d’un autre plat :

img7« Vous reprendrez bien un peu de salade ? » « Resservez-vous, je vous en prie... »

• Si vous acceptez, vous pouvez répondre :

« Volontiers / Avec plaisir / Je veux bien... » en ajoutant un compliment sur le plat : « C’est excellent / C’est délicieux / C’est vraiment très bon... »

• Si vous refusez :

« Non merci... [+ compliment]... mais je n ’ai vraiment plus faim. »

« Merci, mais j’ai déjà bien mangé. »

« J’en ai déjà repris, c’est délicieux, merci non. »

Attention ! Si la question est négative : « Vous n ’en voulez plus ? » et que vous désirez vous resservir, dites :

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« Si, j’en reprendrais bien un petit peu avec plaisir. » (et non pas « oui »)

« Je vais en reprendre un peu, mais c’est vraiment par gourmandise ! »

Dans le cas contraire :

« Non merci, c’est vraiment très bon mais je me suis déjà bien servi(e). » ou simplement « Merci ! » qui, dans ce cas, a un sens négatif, accompagné éventuellement d’un léger signe de tête de gauche à droite.

Quelques particularités bien françaises

Le pain

Les Français accompagnent toujours le repas avec du pain qu’on mange avec les plats ou qui sert à « pousser » discrètement les aliments vers la fourchette. Il faut apprendre à le couper habilement avec les doigts en morceaux assez petits pour pouvoir être avalés discrètement en une seule fois. En principe, on ne doit pas ramasser sa sauce avec son pain (« saucer »), mais on le fait couramment dans les dîners informels en piquant le morceau de pain avec sa fourchette. Le pain accompagne impérativement le fromage.

La salade, les spaghettis, les artichauts et les asperges

Notez qu’en France il est d’usage de ne pas couper la salade mais de la plier habilement à l’aide de sa fourchette et de son couteau pour pouvoir la manger facilement. Pour les spaghettis, on les enroule autour de la fourchette comme le font les Italiens. Quand les artichauts sont présentés en entier, on en détache une à une les feuilles avec les doigts et on en trempe l’extrémité tendre dans une sauce vinaigrette avant de la manger (on ne mange pas toute la feuille, évidemment !).

On agit de même avec les asperges dont on ne mange que les extrémités et la partie tendre.

Les fromages

Apprenez à vous servir de fromage selon la forme qu’ils ont :

Le gruyère, le roquefort et le brie se coupent dans le sens de la longueur. Le camembert et les autres fromages ronds se coupent en quartiers. Sauf pour le gruyère et le chester, on ne se sert pas de sa fourchette : on coupe un petit morceau de fromage que l’on pose sur une bouchée de pain.

Ne soyez pas surpris(e) si certains fromages sont « entama », c’est-à-dire si on en a enlevé une petite partie : c’est simplement pour vous permettre de voir l’intérieur du fromage et d’en juger ainsi la maturité. Notez aussi qu’on ne vous proposera pas de vous resservir de fromage : le fromage ne passe qu’une fois ! C’est l’usage !

• Pas question de quitter la table au cours du repas... Si on veut aller satisfaire un besoin naturel, on doit attendre la fin du repas, quand on passe au salon par exemple. On peut demander alors discrètement à la maîtresse de maison : «  Où sont les toilettes ? »... et non pas « Où est la salle de bains ? » car en France les deux lieux sont généralement séparés et votre question paraîtrait bizarre !

À la fin du repas :

À la fin du repas, la maîtresse de maison peut proposer de « passer au salon », pour boire du café ou offrir un « digestif » (appelé aussi familièrement un « pousse-café »). On vous propose alors des alcools forts tels que de l’armagnac, du cognac, des eaux de vie, mais aussi des infusions pour ceux qui ne prennent pas d’alcool. C’est l’occasion de prolonger la soirée et la conversation.

À la fin de la soirée :

• Quand vous jugez qu’il est bientôt temps de partir, vous pouvez commencer à glisser dans la conversation des phrases telles que : « Il est tard, je crois que nous devrions rentrer. » «Il se fait tard, il faudrait que nous partions. »

• Le départ doit se faire en douceur... et avant de franchir le pas de la porte au moment de serrer la main de vos hôtes ou de les embrasser, remerciez-les encore :

« Nous avons passé une excellente soirée, merci beaucoup. »

« Nous vous remercions pour ce délicieux dîner, cela nous a fait vraiment très plaisir. »

Entre amis on peut dire plus simplement :

« Merci de cette bonne soirée ! »

« C’était vraiment très sympa... » (plus familier)

Conseil

Le lendemain, un petit coup de téléphone pour remercier encore sera très apprécié... Et n’oubliez pas qu’il faut aussi « rendre les invitations », c’est-à-dire à votre tour accueillir vos invités chez vous, en principe dans les deux mois qui suivent.

Inviter des Français chez vous

• Respectez les règles d’usage pour lancer les invitations selon que vous organisez un grand dîner, un cocktail ou un simple repas entre amis et rappelez-vous encore que vos invités n’ont peut-être pas la même notion de ponctualité que vous.

• Par contre, recevez vos invités avec naturel : c’est à vous de les initier aux coutumes de votre pays, à votre cuisine, votre manière de mettre la table et de dîner. Ils seront ravis de découvrir un art de vivre différent du leur.

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À vous !

Voir la photo ci-dessous

Que répondriez-vous si on vous disait...

1. Qu’est-ce que je peux vous offrir ?

2. Resservez-vous, je vous en prie ! (vous acceptez)

3. Vous ne vous resservez pas ? (vous ne voulez pas vous resservir)

(à suivre)

(d’après Odile Grand-Clément, Savoir-vivre avec les Français)

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