Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №3/2009

Les Routes de l’Histoire

Une Italie française

img2Le XVIe siècle, est marqué par le roi François Ier Valois. C’est lui qui se fera le protecteur des écrivains et des artistes, qui lancera les grands chantiers royaux : la cour du Louvre, Amboise, Blois, Chambord, Fontainebleau, où il rassemblera une collection unique de chefs-d’œuvre de Léonard de Vinci, Raphaël, Michel-Ange, Benvenuto Cellini.

François Ier rêve de conquérir l’Italie, mais ses guerres d’Italie s’achèveront par une ruine financière et sa captivité en Espagne. Alors François Ier, le plus italien de tous les rois de France, cherche à le réaliser à sa manière. L’historien Jules Michelet résume dans une formule célèbre le projet politique de François Ier, après son échec : « Veuf de son rêve l’Italie, il se fait une Italie française. »


Le grand Léonard

img1En 1515, François Ier retrouve à Milan Léonard de Vinci, à qui il propose de venir s’installer en France. Léonard accepte et arrive en 1516 au manoir du Clos-Lucé, près du château d’Amboise. Le merveilleux artiste italien apporte avec lui quelques tableaux, dont La Joconde. Son bras droit est paralysé, il ne peut plus tenir un pinceau. Mais son imagination est encore débordante, et il invente des machines volantes, des machines de guerre, le char d’assaut, la mitrailleuse, mais aussi un lion mécanique qui, arrivé devant François, s’ouvre et laisse échapper de ses flancs un flot de fleurs de lys1. L’admiration du roi est sans limite ! Il galope avec ses compagnons jusqu’au Clos-Lucé, la demeure de Léonard de Vinci, et devant le peintre au travail, il commande à ses compagnons : « Saluez ! », lui-même se découvrant, et d’égal à égal saluant de Vinci.

Le 2 mai 1519, dans sa chambre du Clos-Lucé, Léonard rend le dernier soupir la tête posée dans les deux mains royales.


L’obsession italienne

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La noblesse française, obligée de suivre les expéditions des rois à Naples et à Milan, découvre, elle aussi les splendeurs de la Renaissance italienne, le raffinement de la littérature et des arts italiens, la lumière des palais largement ouverts sur l’extérieur, et ils en sont éblouis. Les Français imitent les architectes italiens, ses peintres, ses sculpteurs, ses poètes. Sur les bords de la Loire, ils se font construire d’admirables châteaux qui deviendront les joyaux de la Renaissance française et qui sont tant admirés et visités encore aujourd’hui, au XXIe siècle : Chenonceaux, Azay-le-Rideau, Chantilly, Anet.

Ce qui subsiste de l’architecture féodale n’est plus qu’un simple décor. Le château fort médiéval est allégé, habillé par toutes les grâces et les fantaisies de la Renaissance. On voit apparaître des balcons qui remplacent les chemins de rondes. Le pont-levis devient un jouet pour une dame amoureuse qui aime bien clore son château lorsqu’elle reçoit son bien-aimé. Enfin la tourelle d’angle ne sert plus à guetter l’ennemi mais à regarder partir l’être aimé.

L’art italien et l’art français transforment les sombres et tristes forteresses médiévales en palais lumineux. Paris devient capitale de la France. Autour de ces chantiers, sous l’impulsion d’architectes comme Pierre Lescot, de sculpteurs comme Jean Goujon, de peintres comme Jean et François Clouet, de céramistes comme Bernard Palissy, se développe un art d’ornement, vite fameux dans l’Europe entière, connu sous le nom de l’école de Fontainebleau.

L’école de Fontainebleau

Le terme même d’« école » de Fontainebleau appelle une explication : le chantier du château est un grand atelier, où toutes sortes d’artistes et d’artisans interviennent simultanément, sans que le rôle de chacun soit toujours fixé. L’adoption des divers traits stylistiques qui caractérisent ce chantier en un style cohérent fondent véritablement la notion de l’école de Fontainebleau.


1 Fleur de lys est l’emblème des rois de France.

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