Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №1/2010

Les Routes de l’Histoire

Tatiana SLACINOVA

Youli Goujon, fondateur de l’usine moscovite « La faucille et le marteau »

img1

Les parents de Tatiana Slassinova
ont travaillé à l’ancienne usine de Goujon

Youli Goujon, sujet français et fondateur de l’usine moscovite « La faucille et le marteau », est venu à Moscou de la France en 1870. Son père s’y est installé dès 1845. Pendant un quart du siècle, Pierre Goujon a déjà été un industriel moscovite. Il avait sa propre fabrique de soie. Ses affaires y allaient bien. Les marchands, le clergé, les nobles s’arrachaient cette soie.

Youli Goujon est venu à Moscou après la réforme paysanne de 1861 qui a ouvert de grandes possibilités pour une rapide réorganisation de l’industrie et du commerce. Le pays avait un grand besoin de marchandises industrielles. C’est pourquoi de nouvelles fabriques et usines ont été construites dans les différentes régions de la Russie.

Le gouvernement a activé l’économie à l’aide des lois, a appuyé et stimulé les industriels, banquiers, artisans à domicile et négociants nationaux ainsi qu’étrangers. D’après les lois adoptés en 1863 et 1865 « toutes les personnes russes ou étrangères, de tous les états sans distinction de sexe » ont reçu le droit au commerce et aux différentes industries. Ces lois ont donné une sérieuse impulsion au développement de l’économie russe.

Le gouvernement a créé des conditions favorables pour l’arrivée des capitaux étrangers. Il a prêté à leurs propriétaires, a garanti une vente à haut prix de leurs marchandises produites en Russie.

img2

Les financiers français, allemands, anglais et belges s’intéressaient surtout à la construction des chemins de fer, aux industries lourde, pétrolière, houillère, chimique, électrique, à la métallurgie. En 1900, les Français possédaient neuf sur seize grandes compagnies houillères à Donbasse, les Allemands – six sur dix sociétés électriques, les Anglais – onze firmes pétrolières dans les régions de Bakou et Grozny.

Quant à Moscou, ce sont ses manufactures textiles et de couture qui ont bien réussi aux marchés russes et étrangers. La plupart de ses ouvriers y ont travaillé. L’industrie légère a atteint 40% de l’économie moscovite. L’industrie lourde s’est mise à s’y développer vite dans les années 1880.

En 1863, les usines russes ont reçu le droit à la franchise douanière du fer de l’étranger. Et Youli Goujon qui savait faire son profit a décidé de s’occuper du métal.

Il a fait construire une petite usine de clous et de fil de fer aux portes Boutyrskyïé. Ensuite il a pris à bail un château d’eau près du village Novo-Andronievka et y a transféré son usine où maintenant travaillaient 100 ouvriers venus de Smolensk et Nijni-Novgorod. Dans les années 1880, 74 % de la population de Moscou a été intrus.

img3

L’économie a connu un grand essor. Elle avait besoin du métal. De 1886 à 1896, la fonte a augmenté trois fois. La Russie a dépassé la France, l’Angleterre, l’Amérique, l’Allemagne. En 1886, au sud de la Russie il n’y avait que deux ou trois usine métallurgiques. À la fin du siècle, on en comptait déjà 17 ! La politique de douane s’est changée. Elle a mis fin à l’arrivée de fer dans le pays ce qui a stimulé la construction des laminoirs du fer.

Avec Vogaou, Armand et Tornton, Goujon crée la Société par actions de l’usine métallurgique et l’élargit au bord d’une petite rivière Zolotoï Rojok. L’incendie la fait disparaître. Mais Goujon en profite bien. Son usine est assurée ! On dit même que cette incendie est le fait du propriétaire. Goujon reçoit 200 000 roubles. Avec cet argent il reconstruit son usine.

À la fin du XIXe siècle deux fours Martin y fondent de l’acier de haute qualité. La Société possède des mines près de Toula, à Donbasse. Pour la production de l’acier on transporte de la fonte des usines d’Oural.

Maintenant l’usine reçoit des commandes non seulement de Moscou mais de toute la Russie.

À Moscou, la production de l’usine Goujon ce sont les ponts à travers la Moscova et la Pahra, les couvertures du musée Polytechnique et de la gare Kievsky.

À l’exposition universelle de 1900 à Paris l’usine est décorée de la médaille d’or.

En 1907-1917, Goujon est le président de la Société moscovite des usiniers et des manufacturiers. Il est membre du Comité de bourse moscovite, du Conseil des congrès commerciaux et industriels, du Comité militaire et industriel. Il est un ardent automobiliste. Il stimule le mouvement des automobiles. Il rêve publier la carte de toutes les routes automobiles en Russie.

img4

Dans ses nombreux discours et brochures Goujon prouve que la voie de la Russie vers l’ère industrielle est la même que celle de ses voisins. Il est pour la création des conditions favorables pour l’arrivée des capitaux étrangers en Russie, pour une large privatisation, contre la subvention des entreprises favorites par l’État, contre l’irruption de l’État aux relations des entrepreneurs et de leurs ouvriers, contre la persécution des syndicats, contre la réduction du temps de travail, pour la création des monopoles. Goujon défend de toutes ses forces les intérêts des entrepreneurs. Il dit que les entreprises ne sont pas des organisations de bienfaisance.

À propos, la mécanisation de son usine ne marche pas du tout avec le siècle et le traumatisme des ouvriers est trop grand. C’est pourquoi on surnomme son usine « cassante des os ». La fluctuation de personnel est énorme. En 1914, le grand-duc Nicolaï Nicolaevitch donne le mandat de l’arrêt de Youli Goujon. On présente beaucoup de protestations et on le libère vite.

En 1918, les officiers de l’armée blanche tuent Goujon dans sa datcha tout près de la datcha du grand-duc Nicolaï Nicolaevitch. Le gouvernement de la Crimée reçoit la note des alliés. On engage une enquête, mais on n’inflige à personne une punition.

À nos jours, l’usine livre ses marchandises dans beaucoup de pays. Ce sont l’Afghanistan et la Grèce, la Nigeria et la Turquie, l’Argentine et l’Irak, la Bulgarie et la Pologne, le Viêt-Nam et l’Inde, la Roumanie.

TopList