Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №2/2010

Arts et culture

Un nouvel album de Charlotte Gainsbourg

On peut nommer l’année 2009 « l’année de Charlotte Gainsbourg », puisqu’elle a bien travaillé : Antichrist de von Trier, Persécution de Patrice Chéreau et son album IRM. Le Figaro nous parle des détails.

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Près de vingt ans après sa disparition, l'ombre de Serge Gainsbourg plane encore sur toute la chanson française. Ses nombreux héritiers putatifs se disputent un legs artistique immense. Pendant ce temps-là, sa propre fille, Charlotte, trace une route éminemment personnelle. L'album IRM est une nouvelle réussite à porter au crédit de la jeune femme. Plutôt que d'évoluer dans le périmètre francophone, elle est allée chercher un collaborateur prestigieux outre-Atlantique : Beck.

Actif depuis une bonne quinzaine d'années, le multi-instrumentiste américain figure lui-même parmi les exégètes du grand Serge. Tout comme le groupe Air, avec lequel elle avait enregistré 5 : 55, en 2006. Plus difficile d'accès que cet album-là, IRM est aussi plus audacieux. La densité de la production le rend moins immédiatement accessible. C'est pourtant la richesse des textures instrumentales qui rend ce disque plus attachant. Guitares acoustiques, cordes, percussions, instruments exotiques… Beck déploie un impressionnant éventail de propositions, qui permet à la chanteuse de signer aujourd'hui son meilleur disque, dont le spectre sonore épouse blues, folk et électro avec bonheur.

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On avait pu craindre, avec Heaven Can Wait, premier extrait du disque, que Beck phagocyte son interprète. Sur ce duo, le timbre de l'Américain éclipse en effet celui de Charlotte. À cette réserve près, IRM possède assez de ressources pour exercer ses charmes une fois l'hiver passé. Charlotte Gainsbourg y sonne plus légère et épanouie que jamais. Peut-être ses problèmes de santé – auxquels le titre du disque fait allusion – lui ont-ils conféré un sens du plaisir plus important dans son expression musicale. Charlotte Gainsbourg avoue préférer chanter en anglais pour ne pas être confrontée à la comparaison avec les textes de son père, contrairement à tant d'auteurs et interprètes qui choisissent la langue de Dylan un peu par facilité. Ce choix atteste également de sa dimension internationale, qu'un disque comme IRM ne devrait que renforcer, après sa prestation remarquée dans le dernier film de Lars von Trier. Il y a quelques années, Charlotte Gainsbourg avouait être pétrifiée à l'idée de monter sur scène. Encouragée par sa mère, elle semble aujourd'hui résolue à aller à la rencontre du public en compagnie des musiciens de Beck.

(d’après Le Figaro)

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