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Univers du français

Le Forum économique à Saint-Pétersbourg et les tables rondes sur la construction d’automobiles et l’industrie pharmaceutique

L’Année croisée France-Russie 2010 visera également le développement des relations scientifiques, économiques, commerciales entre les deux pays. Ainsi, la France sera le premier pays, invité d'honneur, au Forum économique international de Saint-Pétersbourg en juin 2010. Deux tables rondes relatives à la coopération dans le domaine d’automobile et à l’industrie pharmaceutique réuniront des décideurs en ces domaines pour débattre les plus importantes questions des rapports franco-russes dans la deuxième décennie du XXIe siècle.

Le XIVe séminaire intergouvernemental entre la France et la Russie qui s'est tenu à Rambouillet, le 27 novembre 2009, en présence de François Fillon et Vladimir Poutine, avait mis les bases de cette perspective. Plusieurs accords portant sur l'énergie, le commerce, les hautes technologies ont été signés. Les deux chefs de gouvernements ont insisté sur l'importance de bâtir un grand espace économique et humain qui soit commun à l'Union européenne et à la Russie et dans lequel la France jouera un rôle moteur.

« La société tout entière repose sur l'industrie. »
SAINT-SIMON

Les problèmes à débattre au Forum économique à Saint-Pétersbourg

img1 La réputation de Saint-Pétersbourg en tant que centre économique de renommée internationale est établie depuis longtemps. Le Forum économique mondial dans l’ex-capitale de la Russie rassemble chaque année des leaders politiques et économiques du monde entier pour discuter des questions les plus pressantes de la Russie et de l'économie internationale.

La XIVe édition de cette manifestation reflète l’ampleur de la croissance des investissements étrangers en Russie et des investissements russes à l’étranger. En 2008 la Russie a attiré 52 milliards de dollars d’investissements étrangers, dont 50 % environ dans le secteur des ressources naturelles. Tandis que les entreprises russes ont investi 46 milliards de dollars à l’étranger, indique l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).

L’une des questions à débattre à Saint-Pétersbourg sera l’adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Il est évident que les participants feront le tour des problèmes concernant le développement de l'économie mondiale. Il sera question de la mise en œuvre d'une nouvelle architecture dans les relations économiques internationales basée sur la confiance et l'intégration mutuelle.

Avec une crise du crédit et une récession, la régulation devrait en effet être le maître mot du Forum. Comme toujours le Forum donnera lieu à la signature de contrats. Selon les attentes des organisateurs près de 9 000-10 000 participants issus de 65-70 pays, plusieurs chefs d'État et 1 400-1 500 journalistes vont honorer de leur présence le Forum économique.

La situation économique en Russie la veille du Forum

img2 La ministre russe du Développement économique Eléanora Nobioullina a reconnu que l’économie de la Russie ne repartirait qu’au début de l’année 2010, compte tenu de la baisse de la consommation et des investissements. En analysant de plus près la situation, on voit bien que l’économie est trop tournée vers les matières premières. Dans son article La Russie en avant1 D. Medvedev préconise la mise en place de nouveaux secteurs d’économie, appelée l’économie intelligente.

Le Premier-ministre Vladimir Poutine a aussi critiqué l’extrême inefficacité de l’économie russe, sa faible productivité, sa dépendance aux hydrocarbures ce qui a donné lieu aux mesures de restructuration d’économie et de financement des secteurs de haute technologie, comme nanotechnologie2.

Il est évident que dans la conjoncture3 actuelle les relations avec la France deviennent encore de plus en plus larges et diversifiées. On peut en juger par certains accords intergouvernementaux signés récemment, ou bien des visites réciproques des présidents dans les pays respectifs. Le président français Nicolas Sarkozy est attendu, en juin, au Forum économique de Saint-Pétersbourg où la France sera le premier pays invité d’honneur.

Table ronde sur la construction d’automobiles

img2 L’un des domaines forts en relations franco-russes est l’industrie d’automobile. La Russie qui avait connu un boom sans précédent des ventes de voitures ces dernières années, fait face en période de crise à une chute de ce marché. Les pronostics des experts en industrie d’automobiles font entendre qu’il pourrait s’agir en 2009 de la baisse de 60 % par rapport à 2008.

Malgré cette conjoncture défavorable, la Russie reste toujours attirante pour les constructeurs d’automobile étrangers. Dans son interview4, l’ambassadeur de la France, M. Jean de Gliniasty, a donné un avis positif sur les perspectives de coopération économique entre les deux pays en industrie automobile : « La présence française en Russie s’articule autour de trois projets industriels : Renault produit le modèle Logan pour le marché russe à l’usine Avtoframos, créée en partenariat avec le gouvernement de Moscou, et procède au doublement de la capacité de cette usine ; Renault est également le partenaire stratégique d’AvtoVAZ à Togliatti, dont il est actionnaire à hauteur de 25 % + 1 action depuis février 2008. Pour sa part, le groupe PSA Peugeot Citroën a débuté la construction5 de sa première usine d’assemblage à Kalouga. Les constructeurs français sont conscients de l’énorme potentiel du marché russe et ne remettent pas en cause leurs investissements. »

img4 On ne peut pas passer sous silence l’inauguration de la première usine de Nissan en Russie dans la banlieue de Saint-Pétersbourg d’une capacité de production de 50 000 unités par an. « Pour nous c’est le marché alternatif numéro un en Europe et numéro cinq dans le monde », a précisé le PDG du groupe.

Cela confirme que la Russie reste, quand-même, le premier marché automobile en Europe.

La fin de l’année 2009 a vu des rebondissements à propos du plan de sauvetage de l’usine AvtoVAZ par son actionnaire Renault. Notamment le Premier vice-premier-ministre russe Igor Chouvalov a déclaré en fin de novembre 2009, que la rencontre en France 26-27 novembre 2009 serait déterminante pour l'avenir d'AvtoVAZ, qui emploie près de 100 000 personnes et qui risque la faillite en raison de la chute des ventes automobiles sur le marché russe.

Comme on sait le constructeur français est entré au capital du producteur de la Lada il y a deux ans moyennant plus d'un milliard de dollars. Le groupe Renault a déclaré à plusieurs reprises qu'il contribuerait à la restructuration de son partenaire russe par des apports de technologie, d'équipements, de savoir faire. Finalement le groupe Renault s'est engagé à investir 300 millions d'euros dans AvtoVAZ dans le cadre d'un transfert de technologies, tandis que l'État russe apportera son aide sur le plan financier.

img6 Christian Estève, responsable du comité de management de Renault pour la région Eurasie, et Sergueï Tchemezov, directeur général de Russian Technologies, ont signé ce protocole à l'occasion d'un séminaire intergouvernemental franco-russe à Rambouillet. Renault, qui détient 25 % d'AvtoVAZ, apportera 240 millions d'euros et son allié japonais Nissan 60 millions d'euros, a précisé Christian Estève.

En échange de l'apport du savoir-faire franco-japonais, l'État russe fournira une aide financière de 50 milliards de roubles (1,14 milliard d'euros). Le Premier-ministre russe Vladimir Poutine a précisé que la contribution de Renault se faisait sur un plan technologique dans un premier temps et que des investissements directs pourraient survenir par la suite. Il n'a pas non plus exclu une augmentation de la participation de Renault. 

Toutes les questions d’actualité du marché automobile franco-russe feront l’objet des débats et d’analyse de la table ronde 2010, comme ceci était le cas lors d’un colloque6 franco-russe sur la construction d’automobile qui s’est tenu au Senat de la France le 10 décembre 2008.

Table ronde sur l’industrie pharmaceutique

img7 La Russie accuse un retard considérable en industrie pharmaceutique, ne serait-ce que lire certains documents officiels, comme le message7 de président Dmitri Medvedev au parlement. Il y parle notamment de la prise des mesures pour combattre la contrefaçon des médicaments, qui met en danger des vies humaines. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 20 % des médicaments vendus sur le marché russe pourraient être des contrefaçons.

Dans ce contexte alarmant lors du XIVe séminaire intergouvernemental à Rambouillet le 27 novembre 2009 plusieurs accords ont été signés dans le domaine de l'innovation, de la haute technologie et du partenariat industriel. On peut citer entre autres, la signature d'un contrat entre la société française Sanofi-Aventis et l'entreprise publique russe Rostekhnologuii pour une participation au projet « Pharmpolis » et accord signé aussi pour Sanofi-Aventis avec Bioton Vostok sur la mise en œuvre d'un médicament antidiabétique en Russie.

img8 La table ronde sur l’industrie pharmaceutique qui se tiendra à Moscou fera le tour des questions et des propositions pour remédier aux aléas dans le domaine de l’accès aux médicaments des consommateurs russes.

L’année 2010 focalisera l'attention des milieux d’affaires français et russes lors du forum économique à Saint-Pétersbourg et durant toutes les manifestations économiques. C’est une occasion exceptionnelle d’ajuster les rapports stratégiques et tactiques des deux pays. Je vous invite à suivre tous les événements du calendrier « Activités économiques » France-Russie 2010 qui promet d’être riche en décisions et retombées positives économiques.

I.SH.



1 «Добиться лидерства, полагаясь на нефтегазовую конъюнктуру, невозможно. В течение ближайших десятилетий Россия должна стать страной, благополучие которой обеспечивается не столько сырьевыми, сколько интеллектуальными ресурсами: “умной” экономикой, создающей уникальные знания, экспортом новейших технологий и продуктов инновационной деятельности.»

2 Application de la microélectronique à la fabrication de dispositifs ou de structures à l'échelle du nanomètre (nanomètre : unité de mesure de longueur (symb. nm), équivalant à un milliardième de mètre).

3 Ensemble des éléments qui déterminent la situation économique, sociale, politique ou démographique à un moment donné.

4 Pour le supplément « France » de Rossiiskaya Gazeta le 5 juin 2009.

5 Source : www.ambafrance-ru.org.

6 « Rencontres Russie 2008 » Voir le rapport sur le site : http://www.senat.fr

7 Послание Президента РФ Д. Медведева Федеральному Собранию Российской Федерации от 12 ноября 2009 г.: «Важнейшее для наших граждан направление работы – развитие медицинской техники, технологий и фармацевтики. Мы обеспечим людей качественными и доступными лекарственными средствами.
Мы уже определились с перечнем стратегически значимых лекарств, тех, что нужно будет производить в России. Речь идёт, во-первых, о наиболее дорогих препаратах, в частности, для лечения сердечно-сосудистой патологии и онкологических заболеваний. Нам нужно будет выпускать более 50 таких препаратов, чтобы все, кто нуждается в них, все они могли получить своевременное лечение. В ближайшее время мы существенно увеличим производство собственных лекарств, используем их и при лечении самых распространённых заболеваний, например, против простуды и гриппа.»

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