Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №7/2010

Les Routes de l’Histoire

Les Russes dans la Résistance

Des Soviétiques chez Madame Champion

img1 Madame Marie-Joséphine Champion de Verberie a caché et hébergé plusieurs Soviétiques évadés des camps de prisonniers allemands.

« Oh oui, je m'en souviens : il y avait Nicolas Lobanof, Grégori Marchenko, un petit peu plus tard Dimitri Kousnetzof et Nicolas Pletoulhin, un soviétique qui s'est trouvé lui aussi au maquis du Bois de l'Isle.

Un soir, Monsieur Benard de Saint-Sauveur arrive avec deux gars trouvés dans la forêt de Compiègne par des bûcherons et Nedovitch, un Polonais de Vaucelles. Ils s'étaient échappés d'un train qui arrivait d'Allemagne. Ils étaient restés deux jours sans manger. Ils ont fait comprendre par gestes qu'ils avaient faim.

Et puis, on les a cachés à Saint-Sauveur. Ils ont même travaillé dans une usine de Béthisy, camouflés en Polonais. Mais, c'était une solution provisoire beaucoup trop dangereuse. Et c'est alors qu'ils sont arrivés chez moi.

Un jour, on a amené Dimitri Kousnetzof. Lui est toujours resté à la maison. C'était un officier. Il ne voulait pas s'aventurer pour faire des sabotages : il était souffrant.

Je les ai habillés avec des vêtements de mon mari. Dimitri n'a jamais voulu quitter son pantalon russe. Il gardait une médaille de Russie à laquelle il tenait beaucoup.

Un jour les gendarmes français sont venus prévenir que les clandestins devaient disparaître car des dénonciations étaient parvenues à la gendarmerie. Je n'ai pu leur donner dans un sac que quelques pommes et un morceau de pain : c'est tout ce que j'avais. Ils se sont cachés dans les bois, puis chez Lodivitch, un Russe blanc qui vivait à Néry, marié avec quatre enfants. C'est à ce moment-là qu'ils ont pris le maquis1, d'abord à Saint-Sauveur dans la propriété de Monsieur Gonin.

Grégori était instituteur en Russie. Il était courageux. Il est allé avec d'autres chercher un camion de munitions et ils se sont fait surprendre. Grégori a pu se sauver.

Nicolas Lobanof... Ah ! Quel bon gars c'était... Je crois qu'il était électricien. Tous étaient célibataires sauf Vladimir Kousnetzof qui était marié. Il avait une fille. »

Ainsi, certains soviétiques qui résistaient en France s’étaient évadés des camps de travail où les Allemands entassaient civils et prisonniers de guerre dès 1942.

Des déserteurs de l'Armée allemande

img2D'autres Soviétiques, incorporés de force dans la Wehrmacht comme l'ont été les Alsaciens-Lorrains, ont déserté.

Le 15 août 1944, deux bataillons de la 30ème division Waffen SS arrivent de Prusse orientale en Franche-Comté pour lutter contre la Résistance, très active dans la région. Les deux unités sont composées en majorité de soldats ukrainiens de l'Armée rouge, faits prisonniers par l'armée allemande.

Les responsables FFI locaux, surpris par la discipline de ces unités et leur comportement correct vis-à-vis des populations civiles, prennent contact avec eux et leur proposent de passer au maquis.

Le premier bataillon – environ 800 hommes – va rejoindre la Résistance le 27 août après avoir massacré les quelque 200 Allemands de l'unité (officiers, sous-officiers et hommes de troupe). L'armée allemande se lancera vainement à leur poursuite.

Les Ukrainiens vont alors participer aux combats contre les Allemands.

L'autre bataillon déserta au cours d'une manœuvre de nuit après avoir liquidé ses officiers.

D'autres déserteurs russes ont rejoint le détachement « Jacquou le Croquant » près de Périgueux et participé aux combats pour la libération de la Dordogne. Ils étaient encadrés par trois officiers de l'Armée rouge Ivan Pilipenko, Victor Alekseenko et Grégoire Chaverdachvili qui s'étaient évadés alors qu'on les conduisait au camp du Struthof.

Des Russes blancs

La comtesse Vera Obolenski a été arrêtée en 1943. Lors de son interrogatoire à la Gestapo elle déclare : « Je suis née russe, j'ai passé toute ma vie en France, je ne veux trahir ni ma patrie, ni celle qui m'a donné asile. Je suis chrétienne et croyante, c'est pourquoi je ne peux pas être antisémite... » Elle a été décapitée à Berlin en 1944.

La princesse Volkonski s'est illustrée comme infirmière bénévole dans les maquis de Dordogne.

(d’après http://www.memoire-net.org,
Les étrangers dans la Résistance
(dossier primé dans le cadre du Concours
de la Résistance et de la Déportation 1997))



1 Prendre le maquis – уйти в подполье.

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