Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №9/2010

Je vous salue, ma France

Elena MILOSSERDOVA

Les particularités régionales de Périgord-Limousin

Il est naturel que pour communiquer librement avec les habitants d’un autre pays il ne suffit pas de savoir bien prononcer les mots et les phrases, d’apprendre la grammaire de leur langue. Il faut aussi se rendre compte qu’on se met en contact avec les représentants d’une autre culture ou civilisation qu’il est nécessaire d’étudier. Autrement dit, une véritable compétence de communication, but de l’enseignement du français, comprend une compétence linguistique et une compétence culturelle à la formation desquelles doit contribuer cet article. Après avoir visité et vu « mille tableaux délicieux » [8. p.174] du Pays des Feuillardiers, nous voudrions parler de ce coin magnifique sur Terre.

Le Pays des Feuillardiers est discret, secret même. C’est une « région confidentielle, au sud-ouest de Limoges, et qui regroupe dix-huit communes, des routes charmantes et un patrimoine varié » [3. p. 462]. Elle incite à la découverte, a su maintenir une authenticité profonde.

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Les feuillardiers étaient ceux qui fabriquaient les feuillards, ils ont presque disparu. Feuillard c’est une « branche flexible fendue en deux qui sert а faire des cerceaux de tonneaux » [4. p. 1059]. Ce travail artisanal perdure cependant dans l’appellation de ce Pays d’Accueil touristique et dans le travail du bois des taillis (« partie d’un bois ou d’une forêt où il n’y a que des arbres de faible dimension » [4. p. 2557] de châtaigniers : piquets, clôtures.

Ce terroir, à l’ombre tamisée de ses taillis de châtaigniers, parcouru d’eaux vives et parsemé d’étangs, a su sauvegarder une facette de la culture occitane en Limousin. Parmi les paysages français, le Limousin se définit comme le pays vert qui mérite toujours ce jugement formulé par Arthur Young en 1792 : « Pour la beauté générale, je préfère le Limousin aux autres provinces. Les collines, les vallons, les bois, les enclos, les cours d’eau, les lacs, les fermes éparses forment mille tableaux délicieux » [8. p. 174].

Le passé de ses hameaux, de ses villages, de ses bourgs sait nous captiver. Les habitants ont les qualités des gens travailleurs, habiles et accueillants. Depuis peu, le Pays des Feuillardiers, avec ses 18 communes se trouve au cœur du Parc naturel régional Périgord-Limousin. Il est riche de tout un patrimoine très diversifié : églises rurales, châteaux et belles demeures, maisons paysannes, villages, clédiers (séchoirs à châtaignes), fours à pain, bonnes fontaines…

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Entre Limoges, Périgueux et Angoulême, le Périgord-Limousin s’étend aux marges du Massif Central. Pays d’eau, il donne naissance à de nombreuses rivières : c’est le « château d’eau principal de la France » [6. p. 1529]. Le Périgord-Limousin est maillé d’étangs et drainé par une multitude de rivières découpant des vallées tantôt étroites et boisées, tantôt larges et ouvertes. Parmi d’autres, on peut parcourir les vallées de l’Isle, la Dronne, la Côle, la Nizonne, le Bandiat, la Tardoire, la Graine, la Vayres, la Gorre.

Le Parc naturel régional Périgord-Limousin regroupe 78 communes et concerne 2 régions, l’Aquitaine et le Limousin, et 2 départements, la Dordogne et la Haute Vienne. 50 700 habitants vivent sur ses 180 000 hectares.

Le Périgord-Limousin est riche de plusieurs dizaines de milieux naturels remarquables et préservés : vallées, zones humides, étangs, landes (« étendue de terre où ne croissent que certaines plantes sauvages : ajonc, bruyère, genêt » [2. p. 1257]), tourbières, pelouses sèches. La flore compte plus d’un millier d’espèces végétales, dont de nombreuses remarquables ou protégées. La faune affiche également une grande diversité : mammifères, insectes, amphibiens, reptiles, etc.

Le Périgord-Limousin, c’est aussi un patrimoine géologique d’intérêt (cratère de météorite géante dans les environs de Rochechouart, filons d’or, de quartz et de serpentine).

Les paysages traditionnels du Périgord-Limousin, ce sont les rivières et les étangs, les villages et les fermes, les tours et les châteaux : une diversité dans laquelle l’arbre, les prairies et l’eau ont toute leur place. Ou encore la franche rousseur des vaches limousines : une race solide, une viande tendre et savoureuse, une croissance harmonieuse – la limousine est aujourd’hui élevée dans plus de 60 pays, sur tous les continents. Mais, paissant paisiblement dans les campagnes, elle n’oublie ni qu’elle est née ici, ni le temps où elle tirait carrioles et charrues.

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Parmi les auberges de la Châtaigneraie Limousine on note les appellations liées à l’histoire, la géographie, la nature et les plantes : Le Relais de la Vayres, L’Auberge des Tilleuls, Le Champsac, Le Chêne Vert, Auberge Richard Cœur de Lion, Le Limousin, La Grange du Lac. Les restaurateurs sont proches du terroir, ils font découvrir les produits de cette belle région en proposant des mets de qualité : gâteaux montés ou pièces montées (gâteaux pour les mariages faits avec des boules en pâte à choux), pâté de viande (« pièce de charcuterie, faite d’un hachis de viandes épicées » [2. p. 1607]), ciapo (un pain avec du blé, un peu pareil au pain de campagne).

Les habitants du Périgord-Limousin ont de tout temps su valoriser les ressources locales : moulins, forges, travail du bois, textile, agro-alimentaire. Élevage bovin limousine, couteau de Nontron, pantoufles « charentaises », artisanat du châtaignier sont quelques-uns de leurs savoir-faire les plus connus. Quant aux noix du Périgord, non seulement elles constituent une production très importante, mais elles offrent une particularité : la plupart ne sont pas vendues dans leur coque, les cerneaux seuls sont expédiés aux acheteurs du monde entier. Le temps de la récolte passé, on voit dans les campagnes ou dans les bourgades, quand il fait beau, des femmes assises sur leur seuil à côté d’un sac de noix. À l’aide d’un petit marteau spécial en buis, elles cassent les noix, mettent les cerneaux dans une bassine et jettent les coquilles dans une corbeille devant elles [9]. Beaucoup de femmes, mais aussi des hommes âgés trouvent là un salaire d’appoint.

La culture locale, se sont aussi les coutumes et traditions, et le sens de la fête : fête du Bois (à la Chapelle-Montbrandeix), fête du Couteau (à Nontron, mi-août), foire aux Dindons (à Varaignes, le 11 novembre), fête de la Châtaigne (à Dournazac, fin octobre).

Le Périgord-Limousin regroupe quatre Terroirs, quatre micro-régions à découvrir. Les plateaux du Jumilhacois sont situés à l’est de la Dronne. C’est un pays de plateaux entrecoupés de « lignes vertes », vallées étroites et boisées, lieu jadis du travail du fer. Le sous-sol est très riche en minéraux : une mine d’or près de Jumilhac produit « environ 2 tonnes d’or pur par an » [1. P. 2]. Certaines rivières d’alentours (l’Isle, la Valouse, le Périgord) charrient même des paillettes que l’on apprend à trouver grâce à des animations d’orpaillage. À Saint-Paul-la-Roche le sous-sol est riche en quartz. Ce sont des quartz très purs utilisés notamment pour les programmes Apollo.

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Les vallées périgourdines se trouvent au sud-ouest du Parc, leur histoire est associée à celle des Massifs des Feuillardiers. Agricoles et largement ouvertes, elles sont encadrées par de vastes forêts sur les hauteurs. À noter, nombre d’églises et de châteaux protégés, et la vallée de la Nizonne, site d’intérêt européen avec des prés humides, des roselières (lieux où poussent des roseaux), des pelouses à orchidées.

Au nord de la Tardoire, c’est un plateau émaillé de haies, avec des croupes boisées. Il regroupe nombre de sites de forte valeur patrimoniale (bourgs de Rochechouart et Saint-Auvent, fresques des Salles-Lavauguyon, étangs de la Pouge et Lavaud-Videix, vallée de la Gorre).

« Cœur » du Parc, c’est le pays du châtaignier. Rehaussé d’une ligne de monts arrondis et boisés, il alterne panoramas et ambiances intimes. Il se donne à découvrir au détour de chacun, de ses chemins : villages aux murs de granit, rivières et calmes étangs luisant au creux des vallons, châteaux et maisons de maîtres de forges.

La commune d’Oradour sur Vayres située dans le Sud-Ouest du département de la Haute-Vienne, fait partie du secteur du CODESO (Comité de Développement du Sud-Ouest de la Haute-Vienne). Elle se rattache avec les quatre communes avoisinantes (Saint-Bazile, Cussac, Champagnac la Rivière, Champsac), au canton d’Oradour sur Vayres, dont elle constitue le chef-lieu [1].

Le nom d’Oradour remonte au latin Oratorium et à l’ancien occitan orador (oratoire ou chapelle très simple). Vayres est le nom de la rivière qui prend sa source à Beauséjour.

Membre du « Pays des Feuillardiers » qui associe 18 communes pour la promotion des richesses de la nature, de l’histoire et des traditions qui honorent la région, la commune d’Oradour sur Vayres adhère également au Parc naturel régional Périgord-Limousin auquel elle apporte tout son soutien. Elle comptait, lors du dernier recensement (1990), 1 825 habitants sur une superficie totale de 3 909 hectares, soit une densité de population égale à 46 habitants/km2.

Oradour-sur-Vayres est un centre commercial animé très actif où l’on dénombre une soixantaine de commerces et entreprises artisanales ou industrielles (boutique Mod’rêve de Marie-Francoise Xuereb avec son prêt-à-porter homme femme et enfant haut de gamme, garage Gilbert Giraudeau – agent officiel de Ford, etc.)

Traversée par l’itinéraire vert Paris-Toulouse-Espagne (C.D. 901), elle est distante de 20 km de Saint-Junien, de 35 km de Limoges, de 60 km d’Angoulême et de 80 km de Périgueux.

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La commune présente aussi l’avantage d’être localisée au Carrefour des grandes routes de l’histoire : à proximité passait l’un des axes du pèlerinage conduisant à Saint-Jacques de Compostelle. Terre de passage depuis des siècles, cette région fut en effet profondément marquée par les guerriers et les chevaliers, moines et pèlerins, marchands et artisans qui l’ont traversée et parfois habitée. Une route célèbre : la « Route Richard Cœur de Lion » longeant la commune, trace l’itinéraire des beaux châteaux limousins qui constituent un parcours touristique incomparable, notamment au cœur du verdoyant « Pays des Feuillardiers ».

Oradour-sur-Vayres est membre de l’association « La route Richard Cœur de Lion » (Richard Ier, fils d’Henri II a été roi d’Angleterre de 1189 à 1199. Il fut mortellement blessé dans une guerre contre le vicomte de Limoges au siège du château de Châlus [5. p. 1833]).

Centre dynamique, Oradour-sur-Vayres propose des infrastructures et services en évolution constante avec son marché hebdomadaire, sa foire commerciale le troisième jeudi du mois, ses restaurants gastronomiques, gîtes ruraux, hôtels, aires de repos et jeux d’enfants dans le parc municipal de la mairie, la pêche dans ses rivières (la Vayres et la Tardoire), mais aussi de multiples activités sportives et de détente telles que tennis, tennis de table, pétanque, cyclotourisme et randonnées pédestres et équestres, football et rugby (en association avec Cussac).

Le monde où l’on vit évolue. À l’heure actuelle on fait face à la mondialisation, à l’intégration des pays. Dans ces conditions-ci, il est vital de sauvegarder les racines culturelles, historiques, linguistiques. En parlant du patrimoine français, on ne peut pas négliger cette terre où abondent les forêts de hêtres, de chênes ou de châtaigniers parfois centenaires ; ces gens travailleurs et accueillants sont inoubliables et l’image de la vache limousine ocre-rousse reste gravée dans la mémoire en laissant l’espoir de la revoir un jour.

SOURCES :

  1. La carte aux trésors : parc naturel régional Périgord-Limousin [Texte]. – Limoges : Parc naturel régional Périgord-Limousin, 2008.
  2. Le Nouveau Petit Pobert. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française [Texte] / Dictionnaires Le Robert. – Paris, 1995.
  3. Le petit Futé de la France [Texte] / O.Orban. – Paris, 1992.
  4. Le Petit Robert de la langue française 2006 [Texte] / Dictionnaires Le Robert. – Paris, 2006.
  5. Le Petit Robert des noms propres dictionnaire illustré 2006 [Texte] Dictionnaires Le Robert. – Paris, 2006.
  6. Petit Larousse. Dictionnaire encyclopédique pour tous [Texte]. – Paris : Librairie Larousse, 1967.
  7. Rapport réalisé par le service Aménagement-Equipement de la Chambre d’Agriculture de la Haute-Vienne [Texte]. – Oradour sur Vayres : Syndicat d’Initiative d’Oradour sur Vayres, 2008.
  8. Вершинина Е.Г., Калинкина Ю.С. Знакомьтесь: Франция! Учебное пособие по лингвострановедению [Текст] / Е.Г. Вершинина, Ю.С. Калинкина. – М.: Высшая школа, 2007.
  9. Харитонова И.В., Самохотская И.С. Франция как она есть. Книга для чтения по страноведению [Текст] / И.В. Харитонова, И.С. Самохотская. – М.: Владос, 2001.

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