Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №23/2007

Arts et culture

Véronique VOVDENKO

Jean-Philippe Arrou-Vignod : passionné littéraire

Du 9 au 12 octobre au Manège s’est tenu le salon BIBLIOBRAZ 2007 où la France a fait partie des 20 pays invités. Un écrivain merveilleux, Jean-Philippe Arrou-Vignod est arrivé à Moscou pour présenter son œuvre dans le cadre du salon.

Jean-Philippe Arrou-Vignod est connu par ses ouvrages destinés à la jeunesse, mais il écrit aussi pour les adultes. Toute sa vie est pénétrée d’une passion qui ne s’émousse pas, passion pour la littérature. Il est né le 18 septembre 1958 à Bordeaux dans la famille du médecin. Il est le deuxième des six frères, des fameux « six Jean-quelque-chose » de L’Omelette au sucre, un de ses romans autobiographiques. Il a vécu à Cherbourg, Toulon et aux Antibes. Après des études à l’École Normale Supérieure, il devient professeur de français et se marie en 1979. En 1984 paraît son premier roman pour adultes, Les Rideaux sur la nuit aux éditions Gallimard qui est récompensé par le prix du premier roman. En 1989 sort son premier roman pour la jeunesse Le professeur a disparu, le premier livre de la série des enquêtes de Pierre-Paul de Culbert, dit P.P. Cul-Vert. Jean-Philippe crée un univers mystérieux plein d’aventures et de surprises, le monde idéal pour les enfants où les jours ne ressemblent pas l’un à l’autre. Ce sont les rêves de son enfance qui l’ont inspirés à l’inventer. Il écrit depuis qu’il est à l’âge de lire. Enfant, il passait des heures plongé dans les exploits de ses héros favoris : le Club des cinq. Lire pour lui était indispensable, car en lisant il se sentait transféré dans un monde tout différent. « Mais chaque livre finit, de crainte de retomber dans la banalité du quotidien, il fallait que je prenne la plume à mon tour, m’inventant des histoires palpitantes dont j’étais le personnage. Ces premiers romans, bien maladroits, m’aidaient à patienter jusqu’au jeudi suivant, jour béni où je pourrais emprunter de nouveaux livres à la bibliothèque du quartier. C’est à ces premières lectures que je dois d’être romancier aujourd’hui », dit Jean-Philippe Arrou-Vignod. Depuis 1994, il est consultant pour les collections de fiction de Gallimard Jeunesse. Il est conseilleur, lecteur et chercheur de nouveaux romans. Il est aussi scénariste pour la télévision. En 1999, sa première pièce de théâtre, Femme, est jouée à Avignon. En 2000, il dirige la création de fiches pédagogiques, outils de travail pour les jeunes lecteurs. Depuis 2002, Jean-Philippe dirige la collection Hors Piste, pour les 9-12 ans.
Jean-Philippe Arrou-Vignod est une personne aux aptitudes diverses. Mais pourquoi tant de métiers ? ! « L’enseignement, l’écriture, l’édition, ces différents activités participent de la même envie de partager le bonheur d’écrire, de faire lire, de faire découvrir des livres », dit Jean-Philippe. En dehors de ses activités littéraires, sa passion reste le voyage. Jean-Philippe Arrou-Vignod est épris de la vie, il tient à la connaître le mieux possible, il est extrêmement curieux. Mais y a-t-il le thème de voyage dans ses romans ? « Voyager pour écrire serait trop compliqué. J’aime mieux m’imprégner de ce que je vois et laisser infuser. En fait, je crois que j’ai moins envie de raconter mes voyages que multiplier mes vies au travers de l’écriture », avoue Jean-Philippe.
Il n’y a pas longtemps que Jean-Philippe a commencé à écrire pour tout petits. Lui et son ami, illustrateur Olivier Tallec, ont lancé une série de livres Rita et Machin destinée aux enfants à partir de 4 ans qui a fait un boum. Une histoire d’amitié de Rita, capricieuse et despotique, et de son chien flegmatique et paresseux sans nom, Machin, a charmé le public. Tous les livres de cette série et des autres œuvres de Jean-Philippe ont été présentés dans le cadre du BIBLIOBRAZ.
Lors du salon j’ai eu la possibilité de parler à Jean-Philippe Arrou-Vignod et de lui poser quelques questions.
– À quel âge avez-vous commencé à écrire ?
– Quand j’ai commencé à écrire j’avais 26 ans.
– Parlez s’il vous plaît de votre première œuvre.
– Mon premier roman était un roman pour les adultes, pas un livre pour les enfants. Et c’était un livre qui racontait la fin de l’enfance. Mes études, ma carrière, mon mariage... Ce livre est le passage entre la famille, l’enfance et puis la jeunesse.
– Et c’est votre vie qui vous a inspiré à écrire votre premier roman ?
– C’est ma vie et en même temps le fait que quand j’étais enfant, depuis toujours j’ai été un gros lecteur, j’ai toujours aimé lire et j’ai toujours aimé raconter des histoires. Et ce premier roman racontait effectivement le moment de cette vie.
– Et comment avez-vous commencé à écrire pour les enfants ?
– Pendant un petit peu plus tard je continuais à créer des livres pour les adultes. Et ensuite j’ai eu envie de revenir à ce qui m’avait donné envie d’écrire, c’est-à-dire les petites histoires pour les enfants, les histoires d’aventures etc. Je l’ai fait 5 ans après avoir publié mon premier livre.
– Est-ce que vous continuez à écrire pour les adultes ?
– Je continue. Je fais les deux: un livre pour enfant, un livre pour adulte, un livre pour enfant, un livre pour adulte.
– Comment est née l’idée de Rita et Machin ?
– C’est une idée de l’illustrateur avec qui je travaillais et qui m’a apporté ces petits personnages. On est très amis avec l’illustrateur et depuis longtemps on voulait travailler ensemble. Il a mis ces petits personnages qu’il avait inventé. Il a dit alors : « Je ne sais pas comment ils s’appellent, je ne sais pas ce qu’ils peuvent vivre ensemble, mais ce que c’est t’intéresserait ». Et j’ai commencé à écrire ma première histoire qui lui a plu et qu’on a envie de continuer au vital moment.
– Sont les personnages de vos romans tous imaginaires ou ils sont pris de la vie réelle ?
– C’est toujours le mélange entre les deux. Il y a les éléments qui sont pris de la réalité, il y a les éléments imaginaires. En fait, le personnage se fabrique comme un jeu de construction. Un élément là, on en prend l’autre là etc. Et on fabrique à partir de ça un personnage entièrement faux, mais qui paraît vrai.
– Lequel de vos ouvrages est le plus aimé ?
– J’aime beaucoup l’histoire de Rita et Machin et puis... Il est difficile de dire. Chaque livre est comme un enfant, on les aime tous, mais de la façon différente.
– Il est important de créer les livres pour les enfants. Qu’est-ce qu’incarne pour vous ce travail ?
– Pour moi c’est vraiment important parce que j’ai l’impression que sans la possibilité d’être l’enfant on ne sera pas adulte. La lecture pour les enfants prépare le chemin envers la lecture adulte. Et puis je crois que c’est aussi important d’apporter aux enfants une part de rêve, d’imagination, d’enthousiasme. Ça aide à grandir, je crois, lire des livres pour enfants.
– Et quelles idées voulez-vous importer à la jeunesse par vos romans ?
– Le sentiment de la solidarité. Tout seul on ne fera pas grand chose, mais quand on est plusieurs, on arrive à s’associer et en former un peu plus de force. Très souvent les meilleurs gens du monde ne peuvent pas gagner même qu’ils ne sont pas faibles. Quand on est plusieurs on possède de différentes qualités, on se complète et il est plus facile d’arriver à ses fins.
– Quels sont vos projets pour l’avenir ?
– Continuer Rita et Machin. J’ai d’autres projets de livres pour les enfants, des projets de livres pour adultes. J’écris aussi des scénarios pour la télévision, je vais le faire, ça dépend des projets qu’on proposera.
– Êtes-vous pour la première fois à Moscou ?
– Pour la première fois à Moscou, pour la première fois en Russie.
– Quelles sont vos impressions de Moscou ?
– Pour l’instant j’étais passionné parce que je découvre vraiment tout ce que je n’avais fait que lire jusqu’alors dans les livres. J’avais un choc de la réalité, de l’énormité de cette ville, de sa beauté incroyable. On a passé ce matin de quartier en quartier, et donc chaque quartier a ses merveilles à voir. Des mélanges d’architecture d’époques différentes c’est frappant.
– À votre avis, les Russes et les Français sont-ils pareils ?
– C’est difficile à dire car ça fait trois jours que je suis là. J’ai l’impression que vous avez, vous Russes, un goût extrêmement fort pour la littérature. J’ai vu dans la ville la statue Pouchkine, le Musée Pouchkine, le Musée Tolstoï, le Musée Dostoïevski. On a le même goût au passé.
– Que pensez-vous de la littérature russe ?
– Je ne connais pas très bien la littérature actuelle. Je connais la littérature du XIXe siècle, du XXe siècle. Un de mes auteurs favoris depuis toujours c’était Vladimir Nabokov. J’ai lu tous ses livres avec passion. C’est un des auteurs qui m’a donné envie d’être écrivain.
– Avez-vous rêvé de devenir écrivain dès votre enfance ?
– Oui, depuis je suis petit, je rêvais de ça car n’ayant la passion c’est pas possible. Parce que pour être écrivain il faudra du talent. Il faut qu’on écrit facilement, simplement. Mais ce n’était pas mon cas, j’ai beaucoup travaillé pour faire ça, mais ça était très important pour moi.
– Écrivez-vous les poésies ?
– Non, très peu. Ce que j’aime c’est raconter des histoires. J’écris des nouvelles et des romans.
– J’ai entendu parler que vous travaillez à l’école...
– J’ai été pendant longtemps aussi professeur de français. Je ne le suis plus maintenant, mais pendant 20 ans je m’occupais d’ enfants, oui, entre 8 et 12 ans.
– Est-ce que cette expérience vous a aidé à écrire des livres pour les enfants ?
– Je crois que oui. J’avais devant moi le public auquel j’écrivais. Donc je connais bien le goût des enfants pour les livres, je sais ce qu’ils aiment qu’on leur raconte, je sais ce qu’ils n’aiment pas qu’on leur raconte. Bien sûr ça m’aide à créer mes livres.
– Avez-vous envie d’arriver en Russie encore une fois ?
– Je voudrais bien sûr revenir car j’étais là seulement une semaine et c’est beaucoup trop court même pour Moscou. Je voudrais arriver encore une fois à Moscou pour voir ce que je n’ai pas encore vu et puis partir aller visiter d’autres lieux car la Russie est vraiment gigantesque.
– Et quelle est votre attitude à ce salon ?
– C’est très intéressant de voir chaque pays présenter sa culture, présenter ses ouvrages pour la jeunesse et composer ainsi un petit monde rassemblé au Manège.

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